Les cotes de Mediafilm (1) à (7) ont été créées en 1968 par Robert-Claude Bérubé. Soulignant la valeur artistique des films, elles remplaçaient les cotes morales (Tous, Adolescents et Adultes, À déconseiller, À proscrire) proposées depuis 1955, année de parution du premier Recueil des films par le Centre catholique national du cinéma, de la radio et de la télévision — ancêtre de Communications et société.
Érudit et esthète avant toute chose, Robert-Claude Bérubé voulait que l’appréciation artistique de l’oeuvre ait préséance sur son appréciation morale. À cet égard, ainsi qu'à beaucoup d’autres, il était un visionnaire.
Dans notre monde où le box-office et les étoiles ont la cote, l’échelle d’appréciation de Mediafilm, unique en son genre, reste burinée dans l’esprit des cinéphiles et spectateurs québécois.
C’est le sommet de l’Everest du 7e Art. Des quelque 70 000 films évalués par Mediafilm, seuls 153 l’ont touché. Et parce que l’épreuve du temps est un critère essentiel pour juger de la place d’un film dans l’histoire du cinéma (le consensus des spécialistes en attestant), Mediafilm n’attribue jamais la cote (1) aux films âgés de moins de 20 ans. Un chef-d’œuvre, c’est donc:
C’est la plus haute distinction qu’un film puisse obtenir à chaud. Elle signifie que le film présente des qualités artistiques exceptionnelles, fait preuve d’innovation ou d’une grande maîtrise du langage cinématographique et possède un supplément d’âme qui le rend universel et intemporel. En outre, ces films ont marqué les cinématographies de leurs pays respectifs, où ils servent de modèles et de repères.
L’originalité, la pertinence et la qualité de l’écriture, de la mise en scène et de l’interprétation sont les principaux attributs d’un très bon film, soit d’un film coté (3). La place qu’ils occupent dans les cinématographies de leurs pays d’origine, la chaleur de l’accueil critique qu’ils reçoivent dans les festivals internationaux, l’universalité de leur propos, sont également des critères précieux. De par leur nombre (50 à 80 par an, en incluant les téléfilms et les films inédits parus en DVD), les films cotés (3) sont ceux par lesquels on mesure la qualité d’un millésime cinématographique. Et comme le bon vin, certains se bonifient avec le temps.
On a habituellement peu de reproches importants à adresser à un film coté (4). S’il n’est pas toujours transcendant ou original, son pari est réussi et son exécution, solide. Il peut également s’agir d’une œuvre ambitieuse, parfois réalisée par un cinéaste majeur, qui s’avère plutôt décevante, en dépit d’indéniables qualités.
La note moyenne signifie qu’un film possède autant de défauts que de qualités, bien que les premiers soient, la plupart du temps, plus visibles que les seconds. Un film surmonté de la cote (5) est habituellement cohérent et professionnel, mais peu inspiré ou inabouti sur le plan artistique.
Quelques timides éléments rédempteurs peuvent encore sauver du naufrage complet les films cotés (6). S’ils sont ratés, sans équivoque possible, ces films sont néanmoins le fruit d’une intention artistique plus ou moins perceptible, et d’une exécution technique passable.
Depuis l’avènement de la vague «psychotronique» et le culte du kitsch et du trash, les films ayant obtenu cette note infâme connaissent un regain de popularité auprès des cinéphages. Rappelons que les scénarios sont la plupart du temps d’une profonde débilité, que la réalisation est, au mieux, bâclée, et l’interprétation, au pire, catatonique.
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