Qué. 1974. Drame social de Michel Brault avec Jean Lapointe, Hélène Loiselle, Guy Provost. Évocation du sort de cinq personnes victimes de l'application de la loi des mesures de guerre en octobre 1970 au Québec. Style réaliste d'allure documentaire. Dramatisation percutante. Mise en images sobre et juste. Interprétation prenante. (sortie en salle: 27 septembre 1974)
Évocation du sort de cinq personnes victimes de l'application de la loi des mesures de guerre en octobre 1970 au Québec. Style réaliste d'allure documentaire. Dramatisation percutante. Mise en images sobre et juste. Interprétation prenante. (sortie en salle: 27 septembre 1974)
Partant de divers témoignages, le cinéaste Michel Brault (ENTRE LA MER ET L'EAU DOUCE, POUR LA SUITE DU MONDE) s'est efforcé de rendre avec fidélité les faits vécus par diverses personnes en les cristallisant autour de cinq personnages fictifs. Utilisant un style réaliste, d'allure documentaire, il a obtenu de ses interprètes un jeu étonnant de vraisemblance et de conviction qui confère à plusieurs scènes un potentiel émotif peu commun sans jamais verser pourtant dans le mélodrame. La mise en images est sobre et juste, attentive aux attitudes significatives et soucieuse du détail authentique. Le contexte politique où se situe l'événement est évoqué avec économie et sobriété.
Texte : Robert-Claude Bérubé
Denis Tremblay - Montréal-Matin
Les images sont (...) très belles, les comédiens tout simplement excellents. Mais, ce n'est pas ce qu'on retient quand on sort du film. C'est autre chose (...) qu'un plaisir esthétique. (...) on se dit (lâchement?) qu'on a eu de la chance de ne pas avoir été arrêté soi-même, (...) que si une telle loi a été utilisée une fois, elle peut bien l'être à nouveau.
(Texte paru en 1974)
André Leroux - Le Devoir
La réussite du film de Brault repose aussi sur le précieux équilibre qui s'établit entre l'image et le son, entre ce que le spectateur voit et ce qu'il entend, entre ce qu'on lui montre et la réflexion sur ce qu'on lui montre. (...) Mais ce qui mérite peut-être le plus d'admiration, c'est la maîtrise avec laquelle Brault a dirigé ses interprètes.
(Texte paru en 1974)
Noel Taylor - Ottawa Citizen
Brault's documentary style has little of the breadth of a condemnation by Costa Gavras, but in sacrificing the one dimension it gains in the depths that it probes.
(Texte paru en 1975)
Georges Privet - Voir
(...) vingt ans après avoir gagné le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes - le film de Michel Brault n'a rien perdu de sa force et de son pouvoir. Au contraire: cette "fiction documentée" (...) reste une oeuvre d'une rigueur et d'une justesse exemplaires. Les acteurs (...) sont d'un naturel désarmant.
(Texte paru en 1995)
Luc Perrault - La Presse
Très attentif à ces petits détails qui contribuent à transmettre au film la crédibilité qui donne à la fiction une couleur documentaire, Brault s'est également appliqué à porter sur la crise d'Octobre un regard (...) de profil, c'est-à-dire un regard qui ne trahisse pas la réalité observée.
(Texte paru en 1974)
Théodore Louis - La Libre Belgique
LES ORDRES est un film parfaitement joué. Il ne pouvait être question, ici, de faire appel à des "vedettes". L'impression d'authenticité que dégage le film de Michel Brault ne tient pas seulement au fait qu'il suit, pas à pas, la réalité, elle procède aussi, et surtout, de l'effacement et de la sensibilité des interprètes.
(Texte paru en 1975)
Jean-Louis Bory - Le Nouvel Observateur
Brault prend la précaution de nous dévoiler le processus de cette reconstitution dramatique. Comédiens - personnages témoins - personnages acteurs, c'est sur ce triple plan que le film se construit, trois paliers permettant le recul et l'adhésion. C'est du très beau travail.
(Texte paru en 1975)
Paule Saint-Onge - Châtelaine
Faute d'avoir pu croquer les faits sur le vif, Michel Brault a écrit un scénario où il nous a fait revivre ce qui s'est passé. Certes, dès qu'on recourt à des comédiens, le documentaire revêt l'allure d'une fiction, mais aucun évènement, le plus petit soit-il, qui arrive dans le film, n'a été inventé.
(Texte paru en 1974)
Michel Grisolia - Le Nouvel Observateur
Analyse d'une humiliation collective, LES ORDRES se présente moins comme un film d'auteur que comme une oeuvre collective où l'on trouve, du texte à l'image et du montage au son, la même volonté de témoigner. Le document, reconstitué, est un événement dans le cinéma politique.
(Texte paru en 1975)
P. B. - Le Point
(...) Michel Brault atteint une force poétique terrifiante. LES ORDRES passionnent comme un film d'Hitchcock, inquiètent comme du Kafka. Il atteint une signification essentielle qui dépasse les péripéties de l'histoire, pour mettre en question tout usage abusif de la force et du pouvoir. (...) C'est un film qui fonctionne comme un électrochoc.
(Texte paru en 1975)