Fr. 1998. Drame psychologique de Walter Salles avec Fernanda Montenegro, Vinicius de Oliveira, Maria Péra. Une écrivaine publique cynique conduit un pauvre gamin chez son père à l'autre bout du Brésil. Road movie véhiculant de belles émotions. Réalisme social percutant. Mise en scène sobre. Belle connivence entre les protagonistes.
Une écrivaine publique cynique conduit un pauvre gamin chez son père à l'autre bout du Brésil. Road movie véhiculant de belles émotions. Réalisme social percutant. Mise en scène sobre. Belle connivence entre les protagonistes.
D'une sobriété, d'une fraîcheur et d'un optimisme exemplaires (qualités qui lui ont valu d'ailleurs de se voir décerner l'Ours d'or et le Prix Oecuménique à Berlin en 1998, entre autres récompenses), ce road movie mélancolique parvient parfaitement à rendre les joies et les peines du couple enfant/adulte et, par ce fait, à atteindre en quelque sorte à l'universel. Véhiculant une émotion à fleur de peau, il entraîne le spectateur à travers les réalités socio-économiques d'un pays complètement gangrené par la pauvreté et ce, avec une lucidité toujours en éveil qui évite habilement toutes tentations de verser dans le misérabilisme, la démagogie ou le folklore de pacotille. Après une entrée en matière impressionnante de réalisme social, une légère tendance au mélodrame vers la fin du récit risque peut-être d'en décevoir certains. Cependant, cet "accroc" ne peut éclipser la belle connivence existant entre les deux acteurs principaux, Fernanda Montenegro, une étoile du théâtre brésilien, et son jeune partenaire Vinicius de Oliveira, qui travaillait, il y a peu encore, comme cireur de chaussures.
Texte : Christian Depoorter