H.-K. 2000. Drame sentimental de Wong Kar-wai avec Maggie Cheung Man-yuk, Tony Leung, Rebecca Pan. Découvrant que leurs époux respectifs ont une liaison, un journaliste et une secrétaire se sentent attirés l'un par l'autre. Regard pudique sur le désir. Traitement visuel d'un lyrisme magnifique. Musique envoûtante. Jeu retenu mais très senti des deux vedettes.
Découvrant que leurs époux respectifs ont une liaison, un journaliste et une secrétaire se sentent attirés l'un par l'autre. Regard pudique sur le désir. Traitement visuel d'un lyrisme magnifique. Musique envoûtante. Jeu retenu mais très senti des deux vedettes.
Avec ce film tout en subtilités et en demi-teintes où il aborde le sujet de l'adultère du point de vue des conjoints délaissés, le réalisateur de CHUNGKING EXPRESS confirme sa réputation de cinéaste parmi les plus inventifs de sa génération. Poussant ses recherches formelles vers un nouveau paroxysme, Wong Kar-wai nous revient avec un récit tenant à la fois de MA NUIT CHEZ MAUD et de L'ANNÉE DERNIÈRE À MARIENBAD, structuré sur un mode binaire et semé de répétitions adroitement intégrées à l'intrigue. Certains lui reprocheront la suresthétisation de son sujet, mais cette fois la forme épouse parfaitement le fond. En effet, le cinéaste ne trahit en rien son style lyrique unique, porté par la musicalité de sa mise en scène, le rythme syncopé du montage, une musique envoûtante et une photographie stylisée. Néanmoins, la montée graduelle du sentiment amoureux chez les deux protagonistes est illustrée avec une pudeur surprenante, de façon très elliptique et avec un souci du détail obsédant. La beauté et l'élégance des interprètes n'ont d'égales que leur talent à nous livrer, par un jeu retenu mais très senti, le bouillonnement intérieur qui habite des êtres tourmentés entre un désir naissant et une souffrance encore trop présente.
Texte : Jean Beaulieu
Denis Côté - Ici
Mieux que quiconque, Wong Kar-waï sait mettre en scène le corps et rendre signifiants autant ses gestes, ses accessoires (...) que l'apparente futilité de son errance. Wong Kar-waï est tout sauf un cinéaste de l'inutile.
(Texte paru en 2001)
Louis Guichard - Télérama
Ces premiers chassés-croisés entre l'homme et la femme, comme tous les suivants, innombrables, étrangement successifs, sont peut-être anodins, mais le cinéaste hongkongais les filme comme de soyeux instants d'éternité, étirés par de discrets ralentis, enveloppés par une valse entêtante et triste, toujours la même, jusqu'à l'hypnose. (Texte paru en 2000)
François-Guillaume Lorrain - Le Point
À eux deux, ils composent une sublime pavane pour un amour mort-né, où rarement, depuis Antonioni, la solitude à deux aura été envisagée si radicalement. Solitude (...) qui s'accompagne d'une formidable partie de cache-cache entre une caméra virtuose et ces deux personnages, otages (...) de leur incapacité à saisir le bonheur. (Texte paru en 2000)
Jean-Marc Lalanne - Libération
IN THE MOOD FOR LOVE est un film sous cloche, un pur cristal deleuzien, qui tourne sur lui-même comme une toupie. Aujourd'hui, nul ne filme mieux que Wong Kar-wai cette tranquille hémorragie du temps et de l'énergie vitale, cet écoulement inexorable de l'existence, qui passe et n'offre pas la moindre prise.
(Texte paru en 2000)
Luc Perrault - La Presse
Il se dégage (...) un étrange parfum exotique de ce film sur l'absence, complainte dédiée aux partenaires délaissés et variation subtile et originale sur l'échec amoureux. Si on se laisse apprivoiser par l'étrangeté de ce couple, on risque de se retrouver tout à coup happé par son désespoir tranquille.
(Texte paru en 2001)