É.-U. 1940. Comédie satirique de Charles Chaplin avec Charlie Chaplin, Paulette Goddard, Henry Daniell. Dans les années 1930, un barbier juif, sosie du dictateur de la Tomagne, tente d'éviter la persécution. Oeuvre d'une invention prodigieuse. Critique acerbe de la mégalomanie nazie. Mélange d'hilarité et de mélancolie. C. Chaplin savoureux dans un double rôle.
Dans les années 1930, un barbier juif, sosie du dictateur de la Tomagne, tente d'éviter la persécution. Oeuvre d'une invention prodigieuse. Critique acerbe de la mégalomanie nazie. Mélange d'hilarité et de mélancolie. C. Chaplin savoureux dans un double rôle.
Cette oeuvre de Chaplin, la dernière où apparut le petit vagabond, témoigne des sentiments généreux de l'auteur tout en substituant la satire à la tendresse poétique des films précédents. Le comique s'est attribué deux rôles qu'il rend avec un égal brio réservant l'originalité de son invention à une caricature mordante d'un dictateur par trop réel. Plusieurs scènes constituent de véritables morceaux d'anthologie et l'ensemble se voit avec un mélange d'hilarité et de mélancolie, surtout lorsqu'on fait le lien avec les événements historiques qui lui ont donné naissance.
Texte : Robert-Claude Bérubé
Pierre Murat - Télérama
Chaplin se déchaîne. Ses gags deviennent des obus chargés de détruire Hynkel. (...) Le train de son ami Napaloni (...) ne cesse de s'arrêter et de repartir, forçant Hynkel à courir (...) comme un clown. (...) On est fasciné devant la perfection d'un comique qui jamais, pourtant, n'efface la terreur diffuse. La peur rôde sous le rire.
(Texte paru en 2014)
Jean-Michel Frodon - Le Monde
Séquence après séquence, le film engendre non seulement le rire et l'émotion, (...) mais des tensions entre émotions opposées et entre émotion et réflexion. Chaplin ne se contente pas de se moquer de Hitler. Il met en scène une riche réflexion politique (...) et morale.
(Texte paru en 2002)
Th. Fitzmorris - America
Charlie Chaplin has forsaken pantomime in the interests of propaganda, for there is no need to weigh his pious protestations that this is not a satire on Hitler and mussolini. The result is not happy, since the purely comic fragments of the filmare not worth sitting through the splenetic remainder.
(Texte paru en1940)
Sabine Perouse - ROC
Faisant alterner, selon son habitude, moments tragiques et scènes comiques, Chaplin nous offre quelques morceaux d'anthologie inoubliables, aussi variés que les facettes de son talent: l'obus pivotant, (...) Hynkel jouant avec un énorme globe terrestre gonflable, le discours final, etc...
(Texte paru en 2002)
Martin Malina - The Montreal Star
No one, not even in 1940, could believe Hitler that stupid, and in pretending that he was, Chaplin was, at best, indulging in childish spite-satisfaction, at worst, whitewashing evil. THE GREAT DICTATOR contains some of the few occasions when Chaplin's comic and political senses seem equally puerile.
(Texte paru en 1972)
Michel Delain - L'Express
La France de 1945 apprécie peu cette caricature d'un drame trop proche encore. Le Hitler-Hynkel imaginé par Chaplin vient de régner pour de bon. Jamais oeuvre de fiction cinématographique n'a dénoncé l'Histoire tout en la prédisant avec une telle exactitude. Il y a du rêve prémonitoire dans cette farce.
(Texte paru en 1972)
Jack Kapica - The Gazette
(...) oddly enough, there are very few gag lines in the film at all. This once again proves his unbelievable power as a performer. It must have taken a lot of careful thought and energy on Chaplin's part to go through with this long (...) movie. He balanced two plots with care and ease, and developped them fully.
(Texte paru en 1972)
Philip T. Hartung - Commonweal
Regardless of errors in taste, (...) THE GREAT DICTATOR has some of the most delicious comedy that has ever been in film. Slapstick - when Chaplin as the little Jewish barber performs his heroics in the first World War. Satire. (...) Burlesque - when Jack Oakie in an exceedingly funny, low-humored parody of Mussolini.
(Texte paru en 1940)
Gérard Langlois - Les Lettres Françaises
Il faut (...) être au courant [du] contexte pour mieux saisir, dans toute sa dimension, le défi lancé au fascisme par Chaplin, comprendre en quel sens, LE DICTATEUR est une oeuvre militante, car pour lui, revêtir le masque du plus grand dictateur du XXe siècle, (...) c'était le déposséder de son pouvoir d'hypnose.
(Texte paru en 1972)
Claude Mauriac - Le Figaro Littéraire
Le film dès les premières images nous fait éclater de rire. C'est une suite ininterrompue de gags que leur accumulation rend encore plus efficace. Il s'agit pourtant de scènes excluant, en principe, tout divertissement.
(Texte paru en 1958)
Auteur inconnu - Paris Match
LE DICTATEUR est le premier film parlant de Chaplin. (...) [Il] avait bien des choses à dire. (...) Il avait prévu l'horreur nazie qui allait s'abattre sur l'Europe. Et pourtant, d'un bout à l'autre, LE DICTATEUR est un film comique. (...) La plus belle oeuvre peut-être du plus grand génie de l'histoire du cinéma. Que dire de plus?