Twisters, “suite autonome” du film de Jan de Bont réalisé en 1996, a laissé notre collègue Georges Privet dubitatif. Pourquoi ces films au potentiel spectaculaire finissent-ils presque toujours par décevoir ?
Météorite fonçant sur la planète, tremblement de terre, éruption volcanique, naufrage, pandémie… le désastre au cinéma est protéiforme. Très souvent, les productions qui en font leur thème misent sur une orgie d’effets visuels plutôt que sur la cohérence narrative et la vraisemblance scientifique.
Voici 7 scénarios catastrophes où le désastre à l’écran… se dédouble dans la salle:
The Last Woman on Earth (1960)
Produite avec un budget très limité, la fable post-apocalyptique de Roger Corman (The Fall of the House of Usher, The Little Shop of Horrors) a été jugée pour son manque de tension. D’autant plus que l’enjeu qui anime les trois uniques survivants d’une catastrophe nucléaire (un homme d’affaires, sa femme et leur avocat), se résume à un triangle amoureux.
Beyond the Poseidon Adventure (1979)
Que sont venus faire Michael Caine et Sally Field dans cette suite inutile à The Poseidon Adventure, dont le succès en 1972 a popularisé le genre ? Boudée par le public et laminée par la critique, cette chasse au trésor en mer sans envergure ni suspense multiplie les péripéties risibles.
Volcano (1997)
Sorti en plein âge d’or du film catastrophe (Twister, Daylight, Deep Impact, Armageddon), le long métrage de Mick Jackson (The Bodyguard, Temple Grandin) repose sur une prémisse totalement improbable - l’éruption d’un volcan en plein centre-ville de Los Angeles - et prend l’affiche à la même période qu’un autre “film de volcan” à peu près aussi mauvais : Dante’s Peak.
The Happening (2008)
Cinéaste qui a bâti sa réputation en élaborant de fascinants suspenses (The Sixth Sense, Unbreakable), M. Night Shyamalan rate complètement son coup avec son concept prometteur où la nature se retourne contre l’humanité en libérant des toxines poussant les gens à se suicider. Les dialogues sont maladroits, la menace ne parvient jamais à générer de véritable tension et le jeu de Mark Wahlberg provoque l’hilarité plutôt que l’effroi.
2012 (2009)
Spécialiste en la matière, le réalisateur germano-américain Roland Emmerich (The Day After Tomorrow, Moonfall) remâche tous les ingrédients du film catastrophe (personnages stéréotypés, commentaire environnemental moralisateur, conspiration gouvernementale) pour offrir un divertissement bourré d'inexactitudes scientifiques et de rebondissements prévisibles. Le seul attrait de cette production dont le budget est évalué à 200 000 000$ demeure ses effets visuels saisissants.
Sharknado (2013)
Certes, le postulat absurde de ce film - devenu culte - repose sur son second degré : une série de tornades s’abat sur Los Angeles en transportant une pluie de requins qui attaquent la population. Pourtant, les effets spéciaux se révèlent risibles, les acteurs grotesques et le récit complètement insignifiant. Ce qui n’a pas empêché la franchise de se démultiplier avec 5 autres volets aussi délibérément mauvais.
Geostorm (2017)
En plus d’une banale intrigue et d’effets visuels décevants, la production de ce drame de science-fiction a connu plusieurs mésaventures en coulisses, dont des reshoots et un changement de réalisateur. On a connu Gerard Butler plus inspiré, lui qui livrera une bien meilleure performance dans Greenland, autre film catastrophe apocalyptique sorti en 2020.
Photo : Zooey Deschanel et Mark Wahlberg dans The Happening.
