Trap de M. Night Shyamalan ne sera pas présenté aux critiques avant sa sortie en salle le 2 août. Serait-ce le signe d’un studio qui n’a pas foi en son film ? Analyse du phénomène de la virginité d’influence à travers 7 cas significatifs.
En règle générale, lorsqu’aucune projection de presse n’est organisée avant la date de sortie officielle d’un film, les médias soupçonnent que le distributeur tente de minimiser les répercussions de la critique en faisant le plein de spectateurs en salle vierges de toute influence. Parfois ça fonctionne. D’autre fois, pas vraiment.
Psycho (1960)
Alfred Hitchcock s’est opposé à tout visionnement préalable à la sortie de son chef-d’œuvre. La raison : s’assurer qu’aucune révélation cruciale sur le déroulement du film ne fuite trop tôt dans la presse. Cette tactique a porté fruit. Psycho a créé une onde de choc en révélant ses surprises et demeure l’un des plus grands succès populaires du cinéaste anglais.
Tombstone (1993)
Lors de la sortie de ce western en 1993, le plus célèbre et réputé critique de cinéma américain de l’époque, Roger Ebert, n’a pu accéder à un visionnement de presse. Après que des dizaines de cinéphiles lui aient vanté la performance de Val Kilmer, le journaliste s’est mis en mode rattrapage. Plus tard, il affirmera que, sorti six mois avant Wyatt Earp, un autre western sur le même cowboy, Tombstone n’a jamais pu être apprécié à sa juste valeur.
The Avengers (1998)
Dans le cas de cette adaptation de la série d’espionnage britannique du même nom, le studio a prétendu ne pas vouloir montrer le film aux critiques sous prétexte qu'il souhaitait que le public et les médias découvrent le film au même moment. Par ailleurs, la date de sortie du film a été maintes fois reportée et le montage final, considérablement écourté. Des signes qui ne mentent pas. L’échec critique et commercial annoncé s’est avéré.
Snakes on a Plane (2006)
Avec sa prémisse complètement absurde - résumée dans son titre - et un engouement devenu viral sur le Web, on comprend que New Line Cinema ait voulu maximiser le buzz autour du film en évitant les avis négatifs. Les critiques furent toutefois plus enthousiastes que prévu. Mais elles n’ont pas réussi à convaincre à temps les spectateurs dubitatifs de se déplacer en salle.
Resident Evil : Afterlife (2010)
Les trois volets précédents ayant été démolis par la critique, Sony Pictures a décidé de ne pas projeter à la presse la quatrième suite réalisée par Paul W.S. Anderson (Event Horizon, Pompeii). Les perspectives commerciales n’en ont pas souffert, la franchise ayant même engendré deux autres tomes, dont Resident Evil - Retribution, qui n’a pas été montré non plus aux journalistes en amont de sa sortie, sans que ça fasse un pli sur son box-office.
Piranha 3D (2010)
Difficile de blâmer le studio derrière ce remake du film culte de Joe Dante d’avoir voulu soustraire au regard des critiques ce spectacle de gore et de nudité. Pourtant, le film d’Alexandre Aja (Haute tension, The Hills Have Eyes) a été salué, avec raison, pour son irrévérence et son absurdité. Et il a engrangé de très satisfaisantes recettes aux guichets, résultant en une suite, beaucoup moins convaincante.
Malignant (2021)
Cas assez curieux, le drame d’horreur de James Wan (Insidious, The Conjuring) n’a pas été montré aux critiques, ni avant sa sortie en salle, ni avant sa première sur HBO Max. Est-ce qu’on a souhaité empêcher la révélation finale du film d’être “divulgâchée”? Une chose est certaine, la réputation du cinéaste n’était pas en cause. Bien qu’il ait été accueilli favorablement par les fans du genre, Malignant fut un échec au box-office.
