Dans 1995, quatrième volet de sa série autobiographique, Ricardo Trogi raconte ses (més)aventures en tant que concurrent de la Course destination monde.
Le réalisateur de Québec-Montréal et Horloge biologique n’est pas le seul cinéaste québécois à avoir fait ses gammes en tournant des courts métrages aux quatre coins du monde, sous la pression d’en livrer un par semaine pour les besoins de la célèbre série de Radio-Canada. Diffusée jusqu’à la fin des années 1990, celle-ci a permis de faire éclore le talent d’une multitude de cinéastes parmi les plus en vue de notre écosystème.
Alors que 1995, en salle le 26 juillet, nous ramène au temps béni de la “course”, en voici 7:
Denis Villeneuve avec Un 32 août sur Terre (1998)
Grand vainqueur de l’édition 1990-1991 (Europe-Asie), le cinéaste d’Incendies et d’Arrival participe au collectif Cosmos avant de réaliser une comédie sentimentale mettant en vedette Pascale Bussières et Alexis Martin. Le film est sélectionné à Cannes dans la section Un certain regard et est retenu pour représenter le Canada aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Pas mal pour un premier long métrage ! Et on connaît la suite …
Philippe Falardeau avec La moitié gauche du frigo (2000)
Autre gagnant de la Course (édition 1992-1993), le réalisateur de Congorama et Monsieur Lazhar confectionne un premier long métrage à la forme rafraîchissante dans laquelle un ingénieur au chômage (Paul Ahmarani) accepte de devenir le sujet d’un projet documentaire réalisé par son colocataire. Aujourd’hui considéré comme un incontournable du cinéma québécois paru au tournant du nouveau millénaire, le film a remporté le prix du meilleur film canadien au TIFF.
Robin Aubert avec Saint-Martyr-des-Damnés (2005)
Ce participant à l’édition 1997-1998 a vu son premier long, reçu tièdement à sa sortie, devenir un film culte auprès des amateurs de cinéma de genre. Audacieux et énigmatique, le film d’Aubert (À l’origine d’un cri, Les affamés), avec son histoire de disparition et de superstitions, constitue une rare incursion (réussie) dans le fantastique au Québec.
Yves-Christian Fournier avec Tout est parfait (2007)
D’après un scénario de l’écrivain Guillaume Vigneault, Fournier, concurrent à la Course de 1997-1998, aborde avec finesse et sensibilité le thème du suicide chez les adolescents. Il en résulte un premier long métrage émouvant et poétique. Dommage que le dernier film du réalisateur (Noir) remonte à 2015.
Jennifer Alleyn avec L’atelier de mon père (2008)
Après sa participation à l’édition 1991-1992 de la Course, la réalisatrice d’Impetus se consacre au film sur l’art. Elle prend part, elle aussi, à l’aventure de Cosmos, avant de réaliser son premier long métrage documentaire L’atelier de mon père en 2008. Le film capte le dialogue entre la cinéaste et son père, l’artiste peintre Edmund Alleyn qui, à son décès, a légué son atelier à sa fille.
François Péloquin avec Le bruit des arbres (2015)
Issu de la même édition qu’Aubert et Fournier, François Péloquin (La fonte des glaces) réalise une première fiction magnifiant les paysages poétiques du Bas-St-Laurent, là où se déroule ce récit initiatique doux-amer dans lequel brillent Antoine L’Écuyer et Roy Dupuis. Le film avait été sélectionné au Festival international de cinéma de Karlovy Vary.
Marie-Julie Dallaire avec Big Giant Wave (2021)
28 ans ! C’est le nombre d’années qui séparent la participation de Marie-Julie Dallaire à la Course (1993-1994) et la parution de son premier long métrage documentaire. Sous la forme d’un vibrant essai poétique, la réalisatrice célèbre le pouvoir de la musique et des sons à travers une approche lyrique et techniquement stupéfiante, qui teintera assurément son prochain projet : le documentaire sur le regretté cinéaste Jean-Marc Vallée.
Photo : 1995 Crédit : Bertrand Calmeau
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