En salle ce vendredi, puis déposé à compter du 1er décembre sur Netflix, May December marque les retrouvailles du réalisateur Todd Haynes avec son égérie, Julianne Moore.
Présenté en première mondiale à Cannes, puis en première canadienne au FNC, May December raconte l’histoire d’une femme (Julianne Moore) qui, 20 ans après avoir amorcé une liaison avec un garçon de 13 ans, accueille chez elle l’actrice (Natalie Portman) qui tiendra son rôle dans un film inspiré par cette affaire scandaleuse. «Placé sous le double signe du Persona de Bergman et de la musique de Michel Legrand pour The Go-Between de Joseph Losey, ce récit glaçant de vampirisme artistique est mis en scène avec tension et élégance par Todd Haynes», écrit Louis-Paul Rioux dans la fiche consacrée au 10e long métrage du cinéaste.
Profitons de la sortie de May December pour aller puiser des extraits dans les fiches des 5 meilleurs films du réalisateur américain de 62 ans, l’un des mieux “cotés” de sa génération à la bourse de Mediafilm…
En dépit de son approche clinique du sujet, le réalisateur réussit, par une habile utilisation du son et de la lumière, à installer un fort climat de mal-être [...]. Julianne Moore campe avec beaucoup de sensibilité un personnage totalement désemparé, d'une fragilité extrême.
(Jean Beaulieu)
Avec une élégance, un raffinement et une sensibilité remarquables, Todd Haynes imite l'esthétique à la fois rigoureuse et somptueuse des mélodrames en Technicolor de Sirk pour brosser un portrait superbement évocateur de la société américaine des années 1950.
(Martin Girard)
La force de l'ensemble tient beaucoup à la cohérence du collage composé d'éléments narratifs en apparence hétéroclites [...]. Plusieurs touches oniriques suggèrent pour chacune des six incarnations du chanteur [Bob Dylan] une idée de voyage intérieur, de sorte que le film évite tous les écueils de la biographie traditionnelle.
(François Lévesque)
Bouleversant sur le fond, sublime sur la forme, Carol est surtout un écrin parfait pour deux actrices joliment complémentaires : la délicate et timide Rooney Mara et l'impériale Cate Blanchett, capable d'exprimer une multiplicité d'émotions en un seul regard.
(Helen Faradji)
Maîtrisée, la mise en scène navigue avec fluidité entre l'esthétique du cinéma muet (auquel Haynes rend un hommage senti) et un traitement plus réaliste et cru, enrichi d'une reconstitution saisissante du New York sale et dangereux des années 1970.
(Louis-Paul Rioux)
