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2023-06-12 Martin Bilodeau

Jessica Lange en 5 moments-clés

Les presses de l’Université du Kentucky viennent de faire paraître la toute première biographie consacrée à Jessica Lange.

Sous la plume d’Anthony Uzarowski, An Adventurer’s Heart retrace le long parcours, aventureux en effet, d’une des interprètes les plus douées de sa génération, et dont la montée en grâce, dans les années 1980, a coïncidé avec la production en rafale à Hollywood de films populaires centrés sur des personnages féminins forts.

Ce momentum aura été passager, hélas. Mais Jessica Lange a perduré. Au cinéma, au théâtre, et plus récemment à la télévision, où Ryan Murphy l’a fait connaître à une nouvelle génération via sa série d'anthologie American Horror Story.

An Adventurer’s Heart, biographie bienveillante mais sans exagération, enfile de manière conventionnelle les épisodes professionnels et sentimentaux de l’actrice née en 1949 dans le nord du Minnesota, d’un couple modeste descendant, lui, d’Allemagne et de Hollande, elle, de Finlande. L’auteur y présente les hommes qui ont eu un rôle important dans la vie de la comédienne: Bob Fosse, avec qui elle a tourné All That Jazz; le danseur étoile Mikhail Baryshnikov; sans oublier Sam Shepard, acteur, dramaturge, cinéaste, auprès de qui elle a vécu une longue histoire d’amour tumultueuse ponctuée de projets de films et embellie par la naissance de deux enfants.

De sa carrière, voici cinq moments-clés racontés avec précision dans le livre…

King Kong et l’art du mime

En 1976, King Kong marquait les tout premiers pas au cinéma de Jessica Lange. L’actrice sans diplôme venait de quitter Paris, où elle a vécu un certain temps afin d’y suivre les cours du mime Étienne Decroux, qu’elle admirait plus que tout. Ce dernier, commentant la migration vers Hollywood de son élève, aurait confié à ses disciples que Jessica avait abandonné l’art sérieux du mime pour jouer avec des singes.

Des bonnes nouvelles du facteur

En 1981, The Postman Always Rings Twice, sulfureuse adaptation du roman de James M. Cain par Bob Rafelson, a permis à Jessica Lange de s’affranchir du contrat de 7 ans qui la liait au producteur Dino De Laurentiis (King Kong), mais surtout, de dissiper le malentendu persistant que le film de John Guillermin avait induit à son sujet. Exit la pin-up, une actrice est née.

Le point de bascule

Au sortir du tournage de Frances, biographie de l’actrice Frances Farmer dont elle avait elle-même piloté le projet, Jessica Lange était psychologiquement lessivée. Nous sommes en 1982. Sa mentore et partenaire dans ce film, la grande Kim Stanley, lui conseille alors, pour se changer les idées, d’accepter le rôle qu’on lui proposait dans une comédie: Tootsie. Ce qu’elle fit. La distribution comprenait Dustin Hoffman, Teri Garr et Bill Murray. Des acteurs drôles. Pas elle, pensait-elle. «Tu te trompes», lui répétait son réalisateur, Sydney Pollack. Preuve fut faite que sa partition était bien jouée puisqu’elle a reçu l’oscar du meilleur second rôle féminin pour sa composition d’une actrice de téléroman et mère célibataire dont s’éprend le héros. L’oscar de la meilleure actrice, qu’elle convoitait la même année pour Frances, est allé à Meryl Streep dans Sophie’s Choice. Il lui faudra encore dix ans avant d’être récompensée pour un premier rôle, dans Blue Sky, de Tony Richardson.

Les rôles marquants

Lange n’a jamais voulu être une actrice commerciale. Échaudée par King Kong, elle a toujours privilégié des projets à échelle humaine, qui lui offraient la possibilité de se mettre en danger. Les succès de Frances et Tootsie lu ont donné les coudées franches pour pouvoir enchaîner des rôles dans des films de qualité: Country (1984), de Richard Pearce, sur les misères financières d’un couple de fermiers de l’Iowa (Sam Shepard y joue son mari); Sweet Dreams (1985), biographie de la chanteuse Patsy Cline réalisée par Karel Reisz, Music Box (1989), de Costa-Gavras, sur une avocate découvrant que son père est un criminel de guerre nazi.

La migration vers l’arrière-plan

Cape Fear marque pour Jessica Lange une petite victoire, celle de travailler avec Martin Scorsese, qui lui avait préféré Cathy Moriarty lors du casting de Raging Bull. Mais le remake de ce classique du film noir marque aussi pour elle la fin d’une époque, celle où une actrice de sa trempe tenait le rôle principal, et non pas celui… de l’épouse du héros. Sorti 16 ans après King Kong, Cape Fear demeure, à ce jour, le 2e plus gros succès de box-office de sa carrière.

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