Can. 2024. Comédie de Matthew Rankin avec Matthew Rankin, Pirouz Nemati, Mani Soleymanlou. De retour dans son Winnipeg natal pour visiter sa mère malade, un fonctionnaire montréalais est plongé dans une aventure insolite. Récit existentiel décalé cultivant le saugrenu et l'absurde. Hommage affectueux au cinéma iranien. Réalisation au cordeau, très stylisée. Interprétation pince-sans-rire savoureuse. (sortie prévue: 3 janvier 2025)
De retour dans son Winnipeg natal pour visiter sa mère malade, un fonctionnaire montréalais est plongé dans une aventure insolite. Récit existentiel décalé cultivant le saugrenu et l'absurde. Hommage affectueux au cinéma iranien. Réalisation au cordeau, très stylisée. Interprétation pince-sans-rire savoureuse. (sortie prévue: 3 janvier 2025)
Dans son premier long métrage, l'excentrique THE TWENTIETH CENTURY, Matthew Rankin s'inspirait de la manière de Guy Maddin (lui aussi Manitobain). Pour son second, il lorgne du côté de Stéphane Lafleur et Luis Bunuel, avec un bonheur accru. Hommage affectueux au cinéma iranien - à travers la quête drolatique des deux fillettes -, UNE LANGUE UNIVERSELLE a par ailleurs été tourné presque entièrement en farsi, alors que plusieurs éléments font référence à la culture persane. Résultat: un film existentiel décalé, cultivant le saugrenu et l'absurde, néanmoins traversé de moments d'une prenante mélancolie. Très stylisée, la mise en scène de Rankin épouse admirablement son propos. Les personnages sont filmés de loin, sur fond de décor urbain minimaliste, d'une laideur assumée, le tout cadré au cordeau, souvent en plan fixe. À noter également l'emploi ingénieux du hors-champ, qui procure de jolis coups de théâtre à l'heure de boucler élégamment la boucle. L'interprétation pince-sans-rire savoureuse vient compléter la réussite de cet audacieux projet. (Texte rédigé en mai 2024, dans le cadre du Festival de Cannes)
Texte : Louis-Paul Rioux