Fr. 2024. Documentaire de Christine Angot . L'écrivaine Christine Angot tente de comprendre le silence des proches qui étaient au courant des abus sexuels qu’elle a subis à l’adolescence aux mains de son père. Réflexion percutante sur la culture du silence et du déni. Démarche à la fois intime et collective. Réalisation prenante, en mode cinéma-vérité. Témoignages bouleversants.
L'écrivaine Christine Angot tente de comprendre le silence des proches qui étaient au courant des abus sexuels qu’elle a subis à l’adolescence aux mains de son père. Réflexion percutante sur la culture du silence et du déni. Démarche à la fois intime et collective. Réalisation prenante, en mode cinéma-vérité. Témoignages bouleversants.
Passant de l’écrit à l’écran, Christine Angot poursuit son analyse de la culture du silence et du déni qui entoure les abus sexuels. Dérangeante et même parfois choquante, sa réflexion se distingue par sa portée, qui se déploie autant sur le plan de l’intime que sur celui du collectif. D’un côté, une thérapie douloureuse, mais nécessaire, entreprise à la fois pour comprendre l’attitude de ses proches et pour prouver sa bonne foi, souvent remise en cause. Et de l’autre, un exercice incontournable de libération de la parole, aussi bien celle des victimes que celle des complices par leur silence. Animée d'une sourde colère, Angot confronte, questionne et s’insurge avec une impudeur déroutante - en témoigne la scène des retrouvailles avec sa belle-mère, d’une violence inouïe. Augmentée de photos, d’extraits de films de famille et d’émissions de télé, la mise en scène en mode cinéma-vérité sert parfaitement le propos et met bien en valeur des témoignages d’une gravité bouleversante. (Texte rédigé en octobre 2024, dans le cadre du Festival du nouveau cinéma).
Texte : Charles-Henri Ramond