Fr. 2024. Science-fiction de David Cronenberg avec Vincent Cassel, Diane Kruger, Guy Pearce. Le concepteur d'une application, qui permet aux vivants de se connecter avec leurs chers disparus dans leur linceul, cherche à savoir qui a vandalisé la tombe de sa femme. Expérience plus conceptuelle que cinématographique. Dialogues manquant de naturel. Mise en images recherchée. V. Cassel à l'aise en alter ego du cinéaste.
Le concepteur d'une application, qui permet aux vivants de se connecter avec leurs chers disparus dans leur linceul, cherche à savoir qui a vandalisé la tombe de sa femme. Expérience plus conceptuelle que cinématographique. Dialogues manquant de naturel. Mise en images recherchée. V. Cassel à l'aise en alter ego du cinéaste.
Le Canadien David Cronenberg rate pour une rare fois son coup avec cet objet prétentieux et inerte, qui tient plus du projet conceptuel que de l'expérience cinématographique. Poursuivant son entreprise d'antidramatisation amorcée dans son envoûtant CRIMES OF THE FUTURE (2022), Cronenberg noie le spectateur dans un magma de théories scientifiques fumeuses, entrecoupées de scènes de sexe d'un érotisme plutôt racoleur. Outre cette idée insolite d'observer en direct des corps en décomposition comme une activité sensuelle, le maître du "body horror" semble ici en mode redite. Sa mise en images demeure néanmoins recherchée, d'une élégance plus glacée que jamais. Vincent Cassel joue avec aisance l'alter ego de Cronenberg, dont il arbore la coiffure caractéristique. Dans un triple rôle, Diane Kruger lui donne la réplique avec grâce. Et Guy Pearce, dans le rôle de l'ex-mari de Terry, campe un autre fêlé surexcité à sa manière inimitable. (Texte rédigé en mai 2024, dans le cadre du Festival de Cannes)
Texte : Louis-Paul Rioux