Can. 2024. Drame de Kazik Radwanski avec Deragh Campbell, Matt Johnson, Mounir Al Shami. À Toronto, une professeure de création littéraire, mariée à un musicien et mère d’un enfant, renoue avec un ami écrivain qu’elle a connu autrefois. Anti-comédie sentimentale vaporeuse inspirée du cinéma d'Éric Rohmer. Approche réaliste, à petit budget. Récit ambigu au symbolisme subtil. Jeu naturaliste et complice du duo.
À Toronto, une professeure de création littéraire, mariée à un musicien et mère d’un enfant, renoue avec un ami écrivain qu’elle a connu autrefois. Anti-comédie sentimentale vaporeuse inspirée du cinéma d'Éric Rohmer. Approche réaliste, à petit budget. Récit ambigu au symbolisme subtil. Jeu naturaliste et complice du duo.
Point de hasard à ce que le nom d’Éric Rohmer apparaisse dans le plan qui clôt MATT AND MARA, tant l’influence du cinéaste sur cette anti-comédie sentimentale est évidente. Les thèmes de la relation contrariée et du conflit intérieur, ainsi que l’attention portée aux lieux et aux dialogues, renforcent la parenté du long métrage du Canadien Kazik Radwanski avec le cinéma de celui qui nous a donné MA NUIT CHEZ MAUD et LE RAYON VERT. Modestement, avec un petit budget pour opérer, Radwanski impose son propre style. Par des symboles subtils, il attire l'attention sur les contradictions de ses personnages et l'ambiguïté de certaines situations, tout en esquissant les contours de son héroïne insaisissable, aussi complexe que celle de son précédent film, ANNE AT 13000 FT (FNC 2019). Le jeu naturaliste du duo complice et les plans rapprochés accentuent le réalisme d'un film somme toute plus cérébral qu’organique - ce qui l’empêche, parfois, de faire fleurir certaines émotions.
Texte : Céline Gobert