L’AVIS DE MEDIAFILM

Sensible et nuancée dans sa manière de capter les variations émotionnelles (et particulièrement celles des rapports père-fille), cette virée dans les bois nous entraîne là où on ne s'y attendait pas, en débit de son emballage "cinéma indépendant" classique quoique soigné. L’absence d'explications et de climax constituent la plus grande force de ce GOOD ONE, qui enrichit sa proposition de départ (la dynamique du trio) d’une subtile couche de réflexion. À cet égard, le virage qui survient à mi-chemin est renversant. Difficulté de grandir en tant que femme, lâcheté et médiocrité des hommes, perte des idéaux entourant le père : la richesse thématique fulgurante marque durablement les esprits. Porté par le jeu naturaliste d’une distribution où brille l’expressive Lily Collias, ce premier long métrage annonce la naissance d’India Donaldson, une réalisatrice et scénariste qui semble en avoir beaucoup sur le coeur.

Texte : Céline Gobert