Suèd. 2024. Drame de Levan Akin avec Mzia Arabuli, Lucas Kankava, Deniz Dumanli. Une enseignante géorgienne à la retraite part à la recherche de sa nièce transgenre, disparue dans les rues d’Istanbul. Récit riche et empathique sur le thème du regret. Mise en scène fluide. Alternance d’humour et d’intensité. Composition profonde de M. Arabuli. (sortie en salle: 2 août 2024)
Une enseignante géorgienne à la retraite part à la recherche de sa nièce transgenre, disparue dans les rues d’Istanbul. Récit riche et empathique sur le thème du regret. Mise en scène fluide. Alternance d’humour et d’intensité. Composition profonde de M. Arabuli. (sortie en salle: 2 août 2024)
Raconter cette histoire du point de vue de la tante (Mzia Arabuli, profonde et inoubliable) produit son lot d'idées fortes. D'abord, ce parti pris permet au scénario de déployer un champ thématique fort autour du regret et de l’identité. Aussi, d’explorer avec empathie les douleurs causées aux personnes transgenres par un prisme original: celui de la culpabilité de l'individu qui les a infligées. La mise en scène fluide de Levan Akin (AND THEN WE DANCED) donne à la bouillonnante Istanbul valeur de personnage à part entière. La grammaire visuelle employée et les chassés-croisés du récit rappellent le néoréalisme italien et DE L’AUTRE CÔTÉ de Fatih Akin. L'ensemble conspire à faire naître chez le spectateur la sensation qu’un destin, plus puissant que les volontés des protagonistes, est à l'œuvre; de même que l’impression d’une grande proximité avec ces derniers. Des pointes d’humour savoureuses alternent habilement avec d'autres, plus intenses mais toujours pudiques, jusqu’au dénouement en trompe-l’oeil poignant et inattendu.
Texte : Céline Gobert