Can. 2024. Comédie dramatique de André Forcier avec Rémi Brideau, Éric Bruneau, Rémy Girard. En 1957, dans un quartier populaire de Montréal, un jeune apprenti typographe participe à la publication d'un pamphlet anti-clérical. Un des sommets dans l’oeuvre du cinéaste. Scénario inventif et maîtrisé. Mise en scène alliant maîtrise et folie douce. Composition audacieuse d'É. Bruneau. (sortie en salle: 23 août 2024)
En 1957, dans un quartier populaire de Montréal, un jeune apprenti typographe participe à la publication d'un pamphlet anti-clérical. Un des sommets dans l’oeuvre du cinéaste. Scénario inventif et maîtrisé. Mise en scène alliant maîtrise et folie douce. Composition audacieuse d'É. Bruneau. (sortie en salle: 23 août 2024)
Hommage affectueux aux habitants d’un quartier disparu, le 17e long métrage d’André Forcier est aussi un rappel férocement anticlérical des turpitudes de la Grande Noirceur et une célébration fantaisiste de l’esprit de la Révolution tranquille. Porté par un scénario en apparence débridé, mais rigoureusement construit, et par une collection de personnages aussi bizarres qu’attachants, ABABOUINÉ s'impose comme un des films les plus inspirés et foisonnants d’André Forcier; un feu roulant d’idées, de répliques et de rebondissements savoureux, qui en font à la fois un des sommets – et une sorte de best-of – de son œuvre. Exception faite de quelques débordements (sans lesquels Forcier ne serait pas Forcier), la mise en scène conjugue habilement humour et émotion, réalisme et poésie, maîtrise et folie douce. Au sein d’une distribution imposante qui assemble débutants et vieux routiers, Éric Bruneau se distingue par son interprétation audacieuse, vaguement bunélienne, d’un vicaire monstrueux. Un personnage à inscrire d’emblée au panthéon des plus joyeusement détestables de l’histoire du cinéma québécois.
Texte : Georges Privet