Par : Ngoc Dong Quang Nguyen, Montreal

"We Are Zombies" trébuche plus qu'il ne titube dans cette tentative inégale de comédie de zombies. Venant du trio acclamé RKSS (François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell), connu pour leur travail innovant sur "Turbo Kid" et "Summer of 84", ce film est une déception par rapport à leur standard habituel. L'humour du film est irrégulier, avec une part importante de blagues qui ne font pas mouche. Les gags juvéniles et le recours excessif à l'humour lié à la masturbation entravent souvent le rythme du film, créant une expérience parfois gênante pour le spectateur. Le débit rapide des blagues ne peut masquer le fait que beaucoup tombent à plat, laissant le public plus enclin à grogner qu'à rire aux éclats. Le développement des personnages est sacrifié au profit de représentations larges et caricaturales qui frisent le stéréotype. La caricature du maître de donjon, en particulier, ressemble plus à un cliché éculé qu'à un personnage pleinement réalisé. Cette approche superficielle de la caractérisation rend difficile l'investissement dans le parcours des protagonistes. Bien que le film tente un commentaire social, il manque de profondeur et de nuance. Tout potentiel de critique significative est éclipsé par l'humour burlesque et le gore, résultant en une occasion manquée de commentaire substantiel sur les problèmes sociétaux. Le rythme est problématique, avec une structure inégale qui traîne dans les premiers actes. Au moment où le troisième acte plus excitant arrive, les spectateurs peuvent avoir déjà perdu intérêt. Avec ses 80 minutes, le film parvient étonnamment à sembler à la fois précipité et rempli. "We Are Zombies" souffre finalement d'une crise d'identité, ne sachant pas s'il veut être une satire intelligente ou une comédie de bas étage. Cette indécision aboutit à un film qui, malgré ses effets pratiques et son charme occasionnel, ne parvient pas à laisser une impression durable dans le genre zombie déjà surpeuplé. Pour les fans des précédents travaux de RKSS, cette offre médiocre peut sembler particulièrement décevante, loin de la créativité et de la cohésion auxquelles ces talentueux cinéastes nous ont habitués.

J'attribue à ce film la Cote