L’AVIS DE MEDIAFILM

LES DRAPEAUX DE PAPIER, sorti en 2018, annonçait la naissance d'un véritable auteur de cinéma. Le Français Nathan Ambrosioni n'avait alors que 19 ans. Six ans plus tard, TONI, EN FAMILLE confirme l'intuition, par la sensibilité de l'écriture et la qualité de la mise en scène - dont la séquence d'ouverture, une véritable chorégraphie. Avec pour résultat un tableau de famille et un portrait de mère vibrants et sensibles, qui n'auraient pas déplu au Stéphane Brizé de la première époque (LE BLEU DES VILLES), ou encore à la Delphine De Vigan de récente mémoire ("Les enfants sont rois"). Cette histoire inventée, dans laquelle l'auteur semble avoir faufilé beaucoup de ce qui compose la sienne, nous est racontée avec humour et délicatesse, sans effets de style inutiles. Le film est à l'image, en somme, de son personnage central, une femme ordinaire écartelée entre sa responsabilité de mère et ses aspirations personnelles. Celle-ci est élégamment (et sobrement) défendue par Camille Cottin (LE MYSTÈRE HENRI PICK, STILLWATER).

Texte : Martin Bilodeau