L’AVIS DE MEDIAFILM

Qu’il est tout à la fois réjouissant et douloureux d’observer cette héroïne, dessinée avec justesse et honnêteté, déployer ses ailes et céder à corps perdu à l’intensité de son désir naissant ! Ce premier long métrage de l’Américaine Laurel Parmet déroule un récit d’émancipation subtil et bienveillant, qui examine comment la répression et le déni érigent des murs d’incommunicabilité entre les êtres. À l’écoute des émotions, la caméra discrète se met au service des personnages propulsés par le scénario d’une belle finesse. Chacun possède ses zones d’ombres, mais Parmet n’en diabolise aucun et fait confiance à l’intelligence des spectateurs pour bien saisir leurs ambiguïtés. L’ensemble de la distribution est impeccable, depuis Lewis Pullman dans le rôle du ténébreux pasteur, jusqu’à Jimmi Simpson dans celui du père pathétique et alcoolique. Du haut de ses 24 ans, Eliza Scanlen (LITTLE WOMEN) s’impose comme l’une des actrices les plus prometteuses de sa génération.

Texte : Céline Gobert