Can. 2023. Drame de Atom Egoyan avec Amanda Seyfried, Douglas Smith, Mark O'Brien. Une metteure en scène réputée remonte à Toronto l'opéra "Salome", dans une production créée dix ans auparavant par son défunt mentor, dont elle était alors l'assistante. Hommage personnel mais exagérément conceptuel à l'art de l'opéra. Maillage inefficace de deux récits parallèles. Prises de vue parfois stupéfiantes. Jeu sincère mais pas toujours convaincant de la vedette.
Une metteure en scène réputée remonte à Toronto l'opéra "Salome", dans une production créée dix ans auparavant par son défunt mentor, dont elle était alors l'assistante. Hommage personnel mais exagérément conceptuel à l'art de l'opéra. Maillage inefficace de deux récits parallèles. Prises de vue parfois stupéfiantes. Jeu sincère mais pas toujours convaincant de la vedette.
Avec ce nouvel opus, son 18e en carrière, le Canadien Atom Egoyan (THE SWEET HEREAFTER, WHERE THE TRUTH LIES) rend hommage, à sa manière très personnelle, à l'art de l'opéra. Les images du spectacle de "Salomé" montrées à l'écran (dont plusieurs sont stupéfiantes) proviennent d'ailleurs de sa production montée récemment par le Canadian Opera Company, laquelle a ouvert ses coulisses et ses ateliers à la production du film. Mais le cinéaste ne parvient pas à fusionner de manière satisfaisante l'action de l'opéra à celle de son histoire, centrée sur Jeanine. Celle-ci est défendue avec conviction par Amanda Seyfried, mais l'autorité de son personnage fait défaut. Au même titre que le traumatisme ancien qui nourrit la mise en scène de son spectacle. Le scénario éparpillé multiplie les artifices pour suggérer le poids de son secret et de son mal-être, mais l'effort, trop visible, en limite la portée émotionnelle. Comme il arrive parfois chez le cérébral Egoyan, SEVEN VEILS est enfermé dans ses jeux de miroir, mises en abymes et métaphores, bref, dans son dispositif conceptuel. (Texte rédigé en septembre 2023, dans le cadre du Festival de Toronto)
Texte : Martin Bilodeau