Can. 2023. Drame de Chloé Robichaud avec Sophie Desmarais, Sylvain Marcel, Nour Belkhiria. Une jeune cheffe d'orchestre, dont la carrière est dirigée d'une main de fer par son père et gérant, vit une relation compliquée avec une violoncelliste, mère d'un garçon de 5 ans. Portrait riche et nuancé. Scénario bien écrit, un peu mécanique. Réalisation soignée, parfois expressive. S. Desmarais crédible et touchante. Impressionnant S. Marcel. (sortie en salle: 20 octobre 2023)
Une jeune cheffe d'orchestre, dont la carrière est dirigée d'une main de fer par son père et gérant, vit une relation compliquée avec une violoncelliste, mère d'un garçon de 5 ans. Portrait riche et nuancé. Scénario bien écrit, un peu mécanique. Réalisation soignée, parfois expressive. S. Desmarais crédible et touchante. Impressionnant S. Marcel. (sortie en salle: 20 octobre 2023)
Dix ans après SARAH PRÉFÈRE LA COURSE, Chloé Robichaud offre à Sophie Desmarais un autre personnage tout en intériorité qui lui permet de briller. Non seulement l'actrice compose une attachante artiste à la croisée des chemins, mais elle apparaît toujours crédible en cheffe d'orchestre, forte des enseignements du maestro Yanick Nézet-Séguin, directeur de l'Orchestre métropolitain de Montréal. Cela dit, le jeu de Desmarais est à son plus déchirant lors des affrontements entre Emma et son père. Incarnation saisissante de la masculinité toxique, ce dernier est défendu avec une vigueur souvent explosive par Sylvain Marcel, à des années-lumière de l'impresario sensible qu'il incarnait dans ALINE. Évoquant à la fois DIVERTIMENTO (pour les difficultés de s'imposer dans un milieu traditionnellement masculin) et TÁR (pour les amours de la cheffe avec une musicienne de l'orchestre), le scénario, assez bien écrit, souffre toutefois d'un découpage un brin mécanique. Et hormis une séquence cruciale au dénouement, d'une grande force visuelle et émotionnelle, la mise en scène s'avère plutôt sage, quoique toujours soignée. (Texte rédigé en septembre 2023, dans le cadre du Festival de Toronto)
Texte : Louis-Paul Rioux