Can. 2023. Documentaire de Paul-Claude Demers . Pour combler le vide causé par l'absence de sa fille vivant à Berlin, le réalisateur tient un journal filmé qui l'amène à examiner sa relation avec ses pères adoptif et biologique. Essai délicat sur la paternité, l’absence et la culpabilité. Réflexion universelle. Voix off poétique. Trame musicale délicate. Réalisation soignée, utilisant à bon escient des images de diverses sources. (sortie en salle: 14 juin 2024)
Pour combler le vide causé par l'absence de sa fille vivant à Berlin, le réalisateur tient un journal filmé qui l'amène à examiner sa relation avec ses pères adoptif et biologique. Essai délicat sur la paternité, l’absence et la culpabilité. Réflexion universelle. Voix off poétique. Trame musicale délicate. Réalisation soignée, utilisant à bon escient des images de diverses sources. (sortie en salle: 14 juin 2024)
Après être retourné dans le quartier de son enfance (D’OÙ JE VIENS) et avoir réinventé la vie de sa mère qui l’a rejeté (UNE FEMME MA MÈRE), Claude Demers conclue sa trilogie identitaire avec cette illustration sensible de la paternité. Narré à la première personne, mais porté par des valeurs universelles, cet essai – qui aurait tout aussi bien pu s’intituler "Journal d’un fils" - donne l’occasion au cinéaste de jeter des ponts entre les générations. D’abord, en s’interrogeant sur ce qu’est un père, lorsque celui-ci est séparé de sa progéniture par des milliers de kilomètres. Ensuite en retraçant, à l’aide d’images d’archive et de recréations fictives, les parcours de ses deux pères, dont il conserve pas ou peu de souvenirs. Doté d’un style très proche de celui du précédent opus, JOURNAL D’UN PÈRE met de l’avant la grâce des textes lus en hors champs, des références cinématographiques fort à propos, la délicate trame musicale de Sei Nakauchi Pelletier et un assemblage rigoureux d’images de formats et d’origines divers. En résulte une quête tour à tour poétique, mélancolique et spirituelle, évoquant aussi bien la culpabilité, l’abandon et le devoir de mémoire.
Texte : Charles-Henri Ramond