Esp. 2023. Drame de Victor Erice avec Manolo Solo, Jose Coronado, Ana Torrent. Vingt-deux ans après la disparition d'un acteur, un cinéaste est invité à participer à une émission de télévision racontant cet épisode survenu alors qu'il était en plein tournage. Oeuvre riche et éloquente sur le cinéma, la mémoire, le regard et l'éveil. Intrigue en deux temps symétriques. Réalisation vieille-école pleinement assumée. Jeu en profondeur des interprètes. (sortie en salle: 6 septembre 2024)
Vingt-deux ans après la disparition d'un acteur, un cinéaste est invité à participer à une émission de télévision racontant cet épisode survenu alors qu'il était en plein tournage. Oeuvre riche et éloquente sur le cinéma, la mémoire, le regard et l'éveil. Intrigue en deux temps symétriques. Réalisation vieille-école pleinement assumée. Jeu en profondeur des interprètes. (sortie en salle: 6 septembre 2024)
FERMER LES YEUX est le premier long métrage de l'Espagnol Victor Erice à faire l'objet d'une sortie en salle au Québec depuis L'ESPRIT DE LA RUCHE, en 1973. Il faut dire que le cinéaste n'a produit que deux films dans l'intervalle. Erice n'est pas du genre pressé. En témoigne cet éloquent opus, qui prend son temps jusque dans sa manière de raconter, sur près de trois heures, une histoire simple et belle sur le cinéma, la mémoire, le regard et l'éveil. Du temps plein, sans temps morts, qui déplie son intrigue en deux temps égaux, dans une symétrie renforcée par les deux séquences du film dans le film, débobinées à chaque extrémité. La manière est celle d'un cinéaste d'un autre temps - qui fait encore des fondus enchaînés et au noir? - et l'assume pleinement. La profondeur, dans l'écriture, dans l'interprétation, sautent aux yeux et agissent ici comme un rappel de ce que le cinéma est capable d'exprimer quand on se donne la peine d'investir dans l'intelligence des spectateurs.
Texte : Martin Bilodeau