Suis. 2022. Comédie dramatique de Lionel Baier avec Isabelle Carré, Théodore Pellerin, Ursina Lardi. Dans un camp de réfugiés en Sicile, une fonctionnaire française retrouve le fils qu’elle avait abandonné 9 ans plus tôt. Dénonciation grinçante des errances de l’Europe en matière de crise migratoire. Satire pas toujours subtile. Réalisation alerte, empreinte de poésie. I. Carré touchante. T. Pellerin charismatique.
Dans un camp de réfugiés en Sicile, une fonctionnaire française retrouve le fils qu’elle avait abandonné 9 ans plus tôt. Dénonciation grinçante des errances de l’Europe en matière de crise migratoire. Satire pas toujours subtile. Réalisation alerte, empreinte de poésie. I. Carré touchante. T. Pellerin charismatique.
Après la Pologne (COMME DES VOLEURS) et le Portugal (LES GRANDES ONDES), le Suisse Lionel Baier continue d’explorer les points cardinaux européens. Cette fois, c’est à la crise migratoire qui affecte les pays de la Méditerranée qu’il s’intéresse, par le biais d’une satire rondement mise en scène, avec plusieurs éclairs poétiques. Grinçant, le récit dénonce l’indifférence, les contradictions ou, pire, l’hypocrisie des gouvernements face à un problème qui les dépasse. Bien que pas toujours subtils, les dialogues font mouche (Merkel et Macron appelés "les M&M’s"). Les flèches fusent de toutes parts, y compris en direction des ONG, pas aussi exemplaires que ce à quoi on pourrait s’attendre. Faisant écho à la gravité de cette dérive sociopolitique généralisée, Baier compose une touchante - et plutôt naïve - histoire de rapprochement entre une mère indigne, mais repentante, et un fils humaniste, mais imparfait. Des êtres complexes, finement brossés, interprétés avec émotion et charisme par Isabelle Carré (DÉLICIEUX) et le Québécois Théodore Pellerin (CHIEN DE GARDE). (Texte rédigé en octobre 2022, dans le cadre du Festival du nouveau cinéma de Montréal)
Texte : Charles-Henri Ramond