L’AVIS DE MEDIAFILM

Deuxième femme de l’histoire à remporter la Palme d’or à Cannes (après Jane Campion en 1993 pour THE PIANO), la Française Julia Ducournau nous arrive avec un objet de cinéma unique, qui fait se percuter les comètes de David Cronenberg et Virginie Despentes dans un crash spectaculaire. TITANE brille tout particulièrement sur deux de ses faces. Le scénario d’abord. Original, percutant, il surprend à chaque tournant et digère sans effort apparent son chaos interne, tel un mutant. Le climat ensuite. Anxiogène et addictif, il est le produit d’un travail sonore exceptionnel qui influence jusqu’à l’odorat du spectateur, assorti d’une musique dont on ne sait jamais où elle commence ni où elle finit tant le mixage est savant. C’est là beaucoup de qualités pour un "film de genre", terme réducteur que cette oeuvre à la fois trash et haut de gamme, maussade et jouissive, revendique et transcende. Agathe Rousselle et Vincent Lindon, à fleur de peau, se donnent sans compter.

Texte : Martin Bilodeau