É.-U. 2021. Drame de Maggie Gyllenhaal avec Olivia Colman, Jessie Buckley, Dakota Johnson. En vacances sur une île grecque, une professeure de littérature solitaire affronte ses regrets au contact d'une jeune mère qui lui rappelle celle qu'elle a été. Adaptation sensible du roman d'Elena Ferrante. Intrigue subtile tissée de non-dits et d'un sentiment de menace. Sens de l'ellipse puissant fortifiant une mise en scène plutôt effacée. Jeu en profondeur d'O. Colman. (sortie en salle: 17 décembre 2021)
En vacances sur une île grecque, une professeure de littérature solitaire affronte ses regrets au contact d'une jeune mère qui lui rappelle celle qu'elle a été. Adaptation sensible du roman d'Elena Ferrante. Intrigue subtile tissée de non-dits et d'un sentiment de menace. Sens de l'ellipse puissant fortifiant une mise en scène plutôt effacée. Jeu en profondeur d'O. Colman. (sortie en salle: 17 décembre 2021)
Maggie Gyllenhaal marche dans les pas de David Lean et Luca Guadagnino avec cette adaptation sensible, assez libre, du roman "La poupée volée" d’Elena Ferrante ("L'amie prodigieuse"). Tout comme dans SUMMERTIME et A BIGGER SPLASH, l’action de THE LOST DAUGHTER se déroule le temps d'une parenthèse méditerranéenne enchantée et transformatrice. Habitée, le regard souvent voilé par l'émotion, Olivia Colman donne toute sa profondeur à cette Leda déchirée de l’intérieur par la culpabilité d’une maternité mal assumée. Par signes subtils ou suggestions, l'écheveau de l'intrigue se dévide en nourrissant la crainte, chez le spectateur, de dangers qui ne se matérialisent pas. Confronté aux non-dits et secrets du personnage, celui-ci dispose de tout l’espace pour les interpréter, les flashbacks servant à nourrir son imagination bien plus qu’à lui fournir des réponses. À l’écriture et au montage, Gyllenhaal démontre un puissant sens de l’ellipse, qui brouille la géographie des lieux et tonifie sa mise en scène plutôt effacée. Son impeccable direction d’acteurs confirme le talent jusqu’ici sujet à caution de Dakota Johnson (FIFTY SHADES OF GREY) et met en valeur le trop rare Ed Harris dans un rôle secondaire mais névralgique.
Texte : Martin Bilodeau