É.-U. 2021. Drame de Tom McCarthy avec Matt Damon, Abigail Breslin, Camille Cottin. De passage à Marseille pour visiter sa fille accusée de meurtre, un foreur de pétrole de l'Oklahoma parcourt la ville à la recherche de preuves pouvant l'innocenter. Scénario riche et surprenant, combinant les forces des cinémas de genre américain et français. Réalisation sensible, gérant bien les changements de ton et de style. M. Damon d'une sobriété impressionnante. (sortie en salle: 30 juillet 2021)
De passage à Marseille pour visiter sa fille accusée de meurtre, un foreur de pétrole de l'Oklahoma parcourt la ville à la recherche de preuves pouvant l'innocenter. Scénario riche et surprenant, combinant les forces des cinémas de genre américain et français. Réalisation sensible, gérant bien les changements de ton et de style. M. Damon d'une sobriété impressionnante. (sortie en salle: 30 juillet 2021)
Si les premières scènes semblent jeter les bases d'un polar vengeur façon Liam Neeson, Tom McCarthy (SPOTLIGHT) nous entraîne rapidement ailleurs. Soit au coeur d'une méditation aigre-douce - et parfois lumineuse - sur le choc des cultures, la capacité de changement et le pardon. STILLWATER combine les forces d'un certain cinéma américain (héros déterminé, intrigue propulsive…) avec celles d'un certain cinéma français (regard sur les mythes américains, renversement des conventions, finesse d'observation psychologique...). Cosigné par Thomas Bidegain et Noé Debré (collaborateurs habituels de Jacques Audiard), le scénario est riche en surprises, en digressions fertiles et en changements de tons imprévus. Tous négociés habilement par McCarthy, bien soutenu par une distribution sans faille. Celle-ci est dominée par un Matt Damon étonnant de retenue en ouvrier taiseux, qui découvre, le temps d'un été, une vie tout autre que celle qu'il avait toujours connue. ''Les Américains n'aiment pas le changement'' dit un travailleur mexicain au début du film. Le héros de STILLWATER réalise au contraire qu'ils sont capables d'y prendre goût.
Texte : Georges Privet