G.-B. 2021. Drame biographique de Terence Davies avec Jack Lowden, Peter Capaldi, Gemma Jones. La vie mouvementée du poète anglais Siegfried Sassoon, dont l'oeuvre est hantée par les souvenirs des atrocités vécues durant la Première Guerre mondiale. Réalisation élégante et lyrique. Chronologie non linéaire. Dialogue littéraire incisif. Impressionnant J. Lowden.
La vie mouvementée du poète anglais Siegfried Sassoon, dont l'oeuvre est hantée par les souvenirs des atrocités vécues durant la Première Guerre mondiale. Réalisation élégante et lyrique. Chronologie non linéaire. Dialogue littéraire incisif. Impressionnant J. Lowden.
Réalisation élégante, chronologie brisée, dialogue littéraire incisif: impossible de ne pas reconnaître, dans BENEDICTION, le style inimitable de Terence Davies (DISTANT VOICES STILL LIVES). Après avoir brossé le portrait de la poétesse Emily Dickinson (A QUIET PASSION), le Britannique s’attaque à celui du soldat et poète Siegfried Sassoon. De son opposition au prolongement de la guerre à sa conversion au catholicisme, en passant par ses amours ratées et son mariage qui lui donnera un fils, la vie de Sassoon nous est révélée à coups d’associations libres de souvenirs, entrecoupées de chants, d’images d’archives et d’instants contemplatifs – tels que l’observation lyrique d’un cerisier en fleurs. Le réalisateur recourt à la voix off, qui fait la part belle à la poésie de l’artiste (campé par un impressionnant Jack Lowden), ainsi qu’à des tableaux évoquant ses propres thèmes de prédilection (l’obsession pour les disparus, le passage inexorable du temps). Teinté de mélancolie, le film prend une tournure plus légère dans les scènes de mondanités et de conquêtes érotiques. (Texte rédigé en septembre 2021, dans le cadre du Festival international du film de Toronto)
Texte : Céline Gobert