É.-U. 2020. Drame biographique de David Fincher avec Gary Oldman, Amanda Seyfried, Lily Collins. En 1940, Orson Welles confie au scénariste Herman J. Mankiewicz le mandat de rédiger en 90 jours le scénario de ce qui deviendra son chef-d'oeuvre, "Citizen Kane". Exploration ambitieuse des coulisses d'un chef d'oeuvre. Scénario fouillé aux dialogues mordants. Mise en scène somptueuse et précise. Traitement un peu distant. Prestation fascinante de G. Oldman. (sortie en salle: 5 mars 2021)
En 1940, Orson Welles confie au scénariste Herman J. Mankiewicz le mandat de rédiger en 90 jours le scénario de ce qui deviendra son chef-d'oeuvre, "Citizen Kane". Exploration ambitieuse des coulisses d'un chef d'oeuvre. Scénario fouillé aux dialogues mordants. Mise en scène somptueuse et précise. Traitement un peu distant. Prestation fascinante de G. Oldman. (sortie en salle: 5 mars 2021)
Partant d'un scénario écrit par son défunt père (le journaliste et auteur Jack Fincher), David Fincher (THE SOCIAL NETWORK, GONE GIRL) signe ici une oeuvre férocement ambitieuse, quoiqu'un peu distante dans son traitement. MANK se situe au carrefour de plusieurs intentions: une exploration des coulisses de CITIZEN KANE; un regard sur les liens entre le cinéma et la politique américaine des années 1930; une réflexion en miroir sur l'Amérique d'aujourd'hui. Le scénario, très documenté, est truffé d'échanges verbaux vifs et savoureux. Toutefois, il est légèrement plombé par un premier acte surchargé et une structure éparpillée. Filmé dans un noir et blanc somptueux, l'ensemble finit par captiver, grâce aux relations ambigües entre les personnages et une mise en scène luxueuse et précise, pastichant l'esthétique des films de l'époque. Gary Oldman (DARKEST HOUR) domine une distribution quatre étoiles, en composant un fascinant Herman J. Mankiewicz, un créateur autodestructeur, méconnu et quasi oublié. Ce film lui rend un hommage tardif on ne peut plus mérité.
Texte : Georges Privet