Fr. 2020. Film d'animation de Aurel . En 1939 en France, dans un camp où sont détenus les Espagnols fuyant la dictature de Franco, un dessinateur militant se lie d'amitié avec un de ses geôliers. Évocation solennelle et ambitieuse du destin d'un artiste méconnu. Quelques longueurs. Esthétique minimaliste et suggestive. Présence vocale envoûtante de Silvia Pérez Cruz. (sortie en salle: 10 décembre 2021)
En 1939 en France, dans un camp où sont détenus les Espagnols fuyant la dictature de Franco, un dessinateur militant se lie d'amitié avec un de ses geôliers. Évocation solennelle et ambitieuse du destin d'un artiste méconnu. Quelques longueurs. Esthétique minimaliste et suggestive. Présence vocale envoûtante de Silvia Pérez Cruz. (sortie en salle: 10 décembre 2021)
Pour son premier long métrage, le dessinateur Aurel a choisi d'évoquer le destin d'un collègue disparu. Fusionnant la grande et la petite histoire en une fresque ambitieuse, sobrement dramatisée par le scénariste Jean-Louis Milesi (complice habituel de Robert Guédiguian), ce "film dessiné" (pour reprendre l'expression de son auteur) affiche une esthétique en harmonie avec son sujet: traits épurés, frôlant parfois l'abstraction; animation minimaliste, mais évocatrice; ellipses d'une subtile poésie. L'approche souligne en creux ce que cette histoire, vieille de presque un siècle, a en commun avec le monde d'aujourd'hui: l'art - et le dessin en particulier - comme outil de dénonciation du pouvoir, l'inaltérable horreur des camps d'internements de migrants, le retour d'une droite qui semble toujours renaître de ses cendres. La voix envoûtante de Silvia Pérez Cruz vient réchauffer périodiquement ce film beau et exigeant, non dénué de longueurs cependant. (Texte rédigé en novembre 2020, dans le cadre du Festival Cinémania)
Texte : Georges Privet