Fr. 2015. Drame de Deniz Gamze Erguven avec Gunes Sensoy, Doga Zeynep Doguslu, Elit Iscan. Jugées indécentes par une voisine, cinq orphelines turques sont enfermées par leur oncle dans la maison familiale, en attendant qu'on leur trouve un mari. Assemblage fluide de conte initiatique et de charge politique. Plaidoyer féministe sensible et touchant. Bon sens du suspense. Réalisation vive et lumineuse. Interprétation fraîche et sensuelle. (sortie en salle: 29 janvier 2016)
Jugées indécentes par une voisine, cinq orphelines turques sont enfermées par leur oncle dans la maison familiale, en attendant qu'on leur trouve un mari. Assemblage fluide de conte initiatique et de charge politique. Plaidoyer féministe sensible et touchant. Bon sens du suspense. Réalisation vive et lumineuse. Interprétation fraîche et sensuelle. (sortie en salle: 29 janvier 2016)
Remarqué à la Quinzaine des Réalisateurs, ce premier long métrage de la Franco-Turque Deniz Gamze Ergüven assemble avec beaucoup de fluidité fable initiatique et charge politico-sociale subversive. Évoquant avec finesse et intelligence le sort réservé aux femmes dans les pays ultra-conservateurs, ce plaidoyer sensible pour une quête de liberté sans cesse à recommencer émeut autant qu'il tient en haleine par son suspense prenant. Soutenue par une direction photo lumineuse, une musique hypnotique et des mouvements de caméra vifs et précis, la mise en scène révèle comme clandestinement, dans le huis-clos de cette maison-prison, toute la sensualité et l'énergie de ces jeunes femmes que rien, même le pire, ne peut entraver. Dans les rôles de ces dernières, Günes Nezihe Sensoy, Doga Zeynep Doguslu, Elit Iscan, Tugba Sunguroglu et Ilayda Akdogan font preuve d'un charme et d'une fraîcheur irrésistibles. (Texte rédigé en septembre 2015, dans la cadre du Festival international du film de Toronto)
Texte : Helen Faradji