É.-U. 2014. Comédie de Peter Bogdanovich avec Imogen Poots, Owen Wilson, Kathryn Hahn. Après avoir aidé une prostituée à devenir actrice, un metteur en scène est forcé de lui donner un rôle aux côtés de sa femme dans la pièce qu'il monte à Broadway. Vaudeville aux ressorts usés. Chassés-croisés trop forcés. Style et traitement inspirés de Woody Allen, l'esprit et l'invention comique en moins. Jeu délicieusement candide d'I. Poots. (sortie en salle: 14 août 2015)
Après avoir aidé une prostituée à devenir actrice, un metteur en scène est forcé de lui donner un rôle aux côtés de sa femme dans la pièce qu'il monte à Broadway. Vaudeville aux ressorts usés. Chassés-croisés trop forcés. Style et traitement inspirés de Woody Allen, l'esprit et l'invention comique en moins. Jeu délicieusement candide d'I. Poots. (sortie en salle: 14 août 2015)
Treize ans après le sous-estimé THE CAT'S MEOW, Peter Bogdanovich est de retour avec un vaudeville qui ne possède hélas ni le charme, ni la finesse de son WHAT'S UP, DOC?, un sommet de la "screwball comedy". Même si l'action est campée dans le Manhattan actuel, on se croirait dans les années 1970 tellement le décor, l'ambiance et les procédés rappellent cette époque. Le traitement des aléas de la passion amoureuse évoque par ailleurs la manière de Woody Allen, l'esprit et l'invention comique en moins. Bien qu'un peu fortuits, les moments d'entrevue avec l'ancienne prostituée devenue actrice, jouée par une Imogen Poots (A LATE QUARTET) délicieusement candide, font office de pauses bienvenues dans un scénario aux chassés-croisés beaucoup trop forcés. À terme, le principal défaut de cette farce est de ne pas être drôle, malgré de sympathiques apparitions-surprises de célébrités ou d'anciens complices de Bogdanovich, et une interprétation très énergique, particulièrement de la part des actrices.
Texte : Jonathan Guilbault
Robbie Collin - The Telegraph
(...) it’s a hysterical screwball fantasia that openly steals from Lubitsch, Hawks, Capra and Sturges and wants to be caught with its fingers in the till. The result is a highly-sexed Jenga-pile of silliness, to which Bogdanovich can’t resist adding block after teetering block.
Serge Kaganski - Les Inrockuptibles
(...) Bogdanovich [allie] élégance, rythme et humour, avec une pincée de cruauté, (...) un doigt d’ironie mais aucun cynisme. Est-ce que ça révolutionne l’art de la comédie? Non. Est-ce que ça fonctionne? Oui. (...) [C'est] une coupe de champagne: rien de neuf mais toujours la même (...) légère ivresse.
Barbara Théate - Le Journal du dimanche
Dans cette farce loufoque sur l'inconstance amoureuse, les quiproquos et les amants dans le placard évoquent Feydeau. (...) On se laisse embarquer par la bonne humeur et l'énergie communicatives de personnages aussi névrosés qu'attachants, joués par des comédiens qui ne boudent pas leur plaisir.
Guy Lodge - Variety
At once invoking genre forebears like (...) Lubitsch and contemporaries like (...) Allen, this diverting tale of a Brooklyn callgirl wreaking havoc among the romantically frustrated cast and crew of a dud Broadway play accumulates the necessary narrative chaos without ever building a full head of comic steam.
Pascal Mérigeau - Le Nouvel Observateur
Bogdanovich adore la comédie loufoque et connaît sur le bout des doigts l’art de ses maîtres, Lubitsch, Capra, Hawks et Preston Sturges. Dire qu’il approche le génie de ses modèles, sans doute pas, mais enfin [son film] (...) fait songer également au Woody Allen des années 1990.
Didier Péron - Libération
Évidemment, on pense beaucoup à Woody Allen. (...) Tout ça est bancal mais terriblement joyeux et absurde, avec un art consommé des personnages de second plan qui finissent par devenir les vedettes du récit.
Jacques Morice - Télérama
Cocasse et allègre, le film multiplie chassés-croisés burlesques et quiproquos, méprises et surprises, dans un New York de conte de fées. (...) Peter Bogdanovich orchestre un joyeux ballet de portes qui claquent, avec une poignée de personnages, tous un peu ridicules, qu'il rend (...) attachants.