Fr. 2012. Drame de Claude Miller avec Audrey Tautou, Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier. Dans les années 1920, les regrets lourds de conséquences d'une fille de riches propriétaires terriens mariée sans amour avec le fils héritier d'une famille voisine. Tableau provincial limpide d'une grande justesse inspiré du roman de François Mauriac. Réalisation classique, soignée, sans esbroufe. A. Tautou très convaincante. (sortie en salle: 30 novembre 2012)
Dans les années 1920, les regrets lourds de conséquences d'une fille de riches propriétaires terriens mariée sans amour avec le fils héritier d'une famille voisine. Tableau provincial limpide d'une grande justesse inspiré du roman de François Mauriac. Réalisation classique, soignée, sans esbroufe. A. Tautou très convaincante. (sortie en salle: 30 novembre 2012)
L'ultime opus de Claude Miller s'inscrit dans la continuité d'une oeuvre humaniste forte et sans esbroufe, prioritairement fondée sur les adaptations littéraires (GARDE À VUE, L'ACCOMPAGNATRICE, LA CLASSE DE NEIGE, UN SECRET, etc.). Transposition très limpide du classique de François Mauriac paru en 1927, THÉRÈSE DESQUEYROUX privilégie un récit linéaire chronologique en rupture avec la structure du roman en flash-back. Avec pour effet de dissiper dès le départ le mystère quant à la nature profonde de l'héroïne, laquelle nous est révélée très rapidement. Audrey Tautou est pour sa part très juste en esprit libre ayant accepté pour le bien commun d'être enfermée dans un mariage de convention. Sa soumission délibérée, sa révolte secrète et sa punition mesquine apportent chacun un éclairage différent à un tableau d'hypocrisie provinciale rappelant ceux peints avec plus d'humour et moins de détails par le défunt Claude Chabrol. L'intrigue à la ligne de vie bien visible se déplie avec une ardente patience, culminant sur un vigoureux dernier acte. S'il n'en constitue pas le sommet, le film rend justice à l'oeuvre du regretté cinéaste.
Texte : Martin Bilodeau