É.-U. 2012. Drame de Benh Zeitlin avec Quvenzhane Wallis, Dwight Henry, Levy Easterly. Les expériences d'une fillette qui vit seule avec son père, alcoolique et malade du coeur, dans une baraque déglinguée sur une île quasi sauvage des bayous de la Louisiane. Adaptation brillante d'une pièce de Lucy Alibar. Méditation prenante sur la communion avec la nature et la résilience. Réalisation brute. Images d'une riche poésie. Jeu très naturel de non-professionnels. (sortie en salle: 13 juillet 2012)
Les expériences d'une fillette qui vit seule avec son père, alcoolique et malade du coeur, dans une baraque déglinguée sur une île quasi sauvage des bayous de la Louisiane. Adaptation brillante d'une pièce de Lucy Alibar. Méditation prenante sur la communion avec la nature et la résilience. Réalisation brute. Images d'une riche poésie. Jeu très naturel de non-professionnels. (sortie en salle: 13 juillet 2012)
New-Yorkais établi en Louisiane, Benh Zeitlin impressionne avec ce premier long métrage - Caméra d'Or à Cannes -, méditation prenante sur la marginalité, la communion avec la nature et la résilience. Perpétué dans cette communauté fictive, le mythe du retour de bêtes antédiluviennes s'articule autour d'une réflexion sur les dangers, bien réels ceux-là, du réchauffement de la planète. La fonte des glaciers bien sûr, mais aussi des cataclysmes comme l'ouragan Katrina, que Zeitlin abordait déjà, plus concrètement, dans son court métrage "Glory at Sea" (2008). Si on excepte la voix off, qui exprime de façon imagée mais un peu redondante les réflexions de la mini héroïne, difficile de croire que le film est adapté de la pièce "Juicy and Delicious" de la coscénariste Lucy Alibar, tant le récit se déploie de façon organique et pleinement cinématographique. Du reste, malgré un budget de misère, Zeitlin parvient, au fil de sa réalisation caméra à l'épaule, à créer des compositions visuelles d'une riche poésie. Non professionnelle, comme tous ses partenaires, Quvenzhane Wallis porte avec autorité et sensibilité le film sur ses petites épaules.
Texte : Louis-Paul Rioux