Fr. 2009. Drame de moeurs de Jacques Audiard avec Tahar Rahim, Niels Arestrup, Adel Bencherif. Forcé par le chef des prisonniers corses à tuer un mouchard, un jeune détenu beur, analphabète et sans famille, est admis au sein de la bande de ce dernier. Oeuvre supérieure et riche, entre le thriller et la peinture de milieu. Mise en scène vertigineuse, d'une rare envergure. Interprétation remarquable. (sortie en salle: 26 février 2010)
Forcé par le chef des prisonniers corses à tuer un mouchard, un jeune détenu beur, analphabète et sans famille, est admis au sein de la bande de ce dernier. Oeuvre supérieure et riche, entre le thriller et la peinture de milieu. Mise en scène vertigineuse, d'une rare envergure. Interprétation remarquable. (sortie en salle: 26 février 2010)
Jacques Audiard (DE BATTRE MON COEUR S'EST ARRÊTÉ) signe avec UN PROPHÈTE, son cinquième long métrage en quinze ans, une oeuvre supérieure et riche, qui se situe à mi-chemin entre le thriller (pour le décor, les enjeux, les archétypes) et la peinture de moeurs (pour la finesse du regard, la profondeur de l'intrigue, l'attention aux détails). Le scénario précis avance à la vitesse du personnage, lentement vers le début, plus rapidement vers le milieu, à toute allure lorsque celui-ci prend son envol et qu'il devient l'adulte, le quelqu'un, qu'il n'était pas avant d'entrer en prison. La mise en scène vertigineuse et d'une envergure exceptionnelle recourt à différents artifices (distortions sonores, ouvertures à l'iris, illusions optiques) pour illustrer l'état psychologique de son héros, campé avec justesse et ce qu'il faut de vulnérabilité par l'excellent Tahar Rahim. Son vis-à-vis Niels Arestrup est d'une terrifiante vérité lui aussi, dans un rôle résolument plus typé.
Texte : Martin Bilodeau
Arnaud Schwartz - La Croix
Un de ces films qui, par leur puissance, leur maîtrise, leur interprétation époustouflante, s’imposent d’emblée comme de grandes œuvres (...). Jacques Audiard, 57 ans, a définitivement pris place parmi les meilleurs cinéastes de sa génération. Ayant une préférence marquée pour les univers sombres, il signe ici son œuvre la plus étouffante et la plus noire, la plus percutante aussi.
Pierre Murat - Télérama
Ce mélange d'extravagance et de classicisme [est] (...) la marque (...) d'Audiard. (...). Ici, sa maîtrise séduit et subjugue. La forme et le fond s'épousent, comme dans les grands films américains qu'il [admire] (...). À chaque instant, l'audace l'emporte, comme dans l'effrayante séquence de la fusillade où (...) Malik sourit pour la première fois.
Gérard Lefort - Libération
C’est Kafka qui tient la caméra (...). Jacques Audiard est le meilleur cinéaste français de l’affolement, qui ne tient pas qu’à sa façon bougeante et alerte de tourner ou à son parti pris de cadrer parfois ses actions comme si elles étaient prises dans le faisceau incertain d’une lampe torche. (...) Enfin, (...) UN PROPHÈTE est le récit d’une révélation sidérante: (...) Tahar Rahim.
Éric Libiot - L'Express
(...) UN PROPHÈTE de Jacques Audiard, itinéraire d'un délinquant devenu caïd en prison, deux heures vingt-neuf sans une miette de trop, est le meilleur film français des temps présent, passé et à venir. (...) C'est en interrogeant son art à tout moment, en revenant à l'essence même du cinéma, qu'Audiard réussit (...) à échapper à tout jugement moral et, partant, à toucher aussi juste.
Pascal Mérigeau - Le Nouvel Observateur
Grand prix à Cannes, le nouveau film de Jacques Audiard décrit le parcours d'un garçon venu de nulle part, de son incarcération à sa sortie de prison. (...) Film d'une grande intelligence, brutal (...), écrit et mis en scène avec une maîtrise impressionnante, UN PROPHÈTE est servi par une interprétation renversante, que dominent notamment les compositions de Tahar Rahim et de Niels Arestrup.
Manon Dumais - Voir
Ponctué de forts moments oniriques, ce drame carcéral de Jacques Audiard s'avère aussi puissant dans sa réalisation recherchée que par son récit complexe illustrant brillamment la cruauté implacable régnant entre les murs. Fort d'un choix musical audacieux, d'un casting de gueules plus vraies que nature, UN PROPHÈTE fait fi de toute morale et offre une conclusion à scier les jambes.
Par : Vincent Boutin, Lévis
Très grand art !
J'attribue à ce film la Cote