Can. 2008. Science-fiction de Kim Nguyen avec Céline Bonnier, Roy Dupuis, Jean-Nicolas Verreault. Une jeune femme tente de comprendre le comportement étrange de son mari, un cueilleur de truffes nouvellement embauché par une mystérieuse compagnie. Fable délirante rendant hommage au film noir et à la science-fiction de série B. Scénario manquant de tenue mais fertile en clins d'oeil amusants. Traitement visuel fignolé et séduisant. Jeu attachant de C. Bonnier et R. Dupuis. (sortie en salle: 22 août 2008)
Une jeune femme tente de comprendre le comportement étrange de son mari, un cueilleur de truffes nouvellement embauché par une mystérieuse compagnie. Fable délirante rendant hommage au film noir et à la science-fiction de série B. Scénario manquant de tenue mais fertile en clins d'oeil amusants. Traitement visuel fignolé et séduisant. Jeu attachant de C. Bonnier et R. Dupuis. (sortie en salle: 22 août 2008)
Le plus proche parent que l'on puisse trouver au singulier TRUFFE, dans la cinématographie québécoise, est DANS LE VENTRE DU DRAGON. Kim Nguyen, qui signe ici son second long métrage après LE MARAIS, a tout comme Yves Simoneau recours à la fantaisie pour brosser un portrait pessimiste, mais non dénué d'espoir (et d'humour), du futur immédiat. À la différence toutefois que Nguyen s'essaye au commentaire social. Entrepreneurship sauvage, concurrence déloyale, exploitation ouvrière sont au programme d'un scénario qui, s'il manque de tenue et affiche quelques incohérences, soutient son ton ludique de bout en bout. À cet égard, les clins d'oeil à INVASION OF THE BODY SNATCHERS (1955), I MARRIED A MONSTER FROM OUTER SPACE, SHIVERS et ALIEN, sont amusants. Le traitement visuel fignolé et inventif, compte tenu du budget modeste, vole la vedette. La photo en noir et blanc, tantôt éthérée, tantôt tranchante, est très réussie. Dans cet environnement familier mais biscornu, Céline Bonnier et Roy Dupuis forment un couple humain et attachant.
Texte : François Lévesque
Odile Tremblay - Le Devoir
(...) Nguyen a brossé un film qui vaut surtout par l'extrême qualité de ses images en noir et blanc, par une musique inspirée et par ce climat d'étrangeté que le cinéaste a le don de créer. (...) Hélas, le scénario laisse à désirer. (...) l'histoire aurait (...) gagné à conserver plus de cohérence, à trouver sa logique dans l'invraisemblance.
Bruno Lapointe - Le Journal de Montréal
(...) malheureusement, on sent que la forme a tôt fait de prendre le dessus sur le fond. Le résultat fait preuve d'un réel souci du détail, d'un oeil aiguisé, mais se révèle par moments vide et incohérent. Les rebondissements, enchaînés de manière parfois bancale, sont souvent le fruit de coïncidences (un peu trop) fortuites.
Aleksi K. Lepage - La Presse
Sur la forme, (...) rien à redire (...). Sur le fond, on reprochera au scénario de TRUFFE (...) des éparpillements et dérapages scénaristiques plus ou moins embarrassants (...). TRUFFE oscille entre l’intrigue classique, avec tenants et aboutissants, et le délire onirique où se succèdent des plans bien pensés et bien rendus, mais parfois sans grand soucis de cohésion.
Martin Gignac - Ici
Derrière un scénario aux thématiques inspirantes (la surconsommation ambiante, les effets de la mondialisation) se trouve une oeuvre ponctuée de temps morts qui, malgré ses 75 minutes, aurait fait un très bon court métrage. Afin d'échapper à la vacuité du scénario, mieux vaut se concentrer sur l'exceptionnelle photographie et le sublime noir et blanc.
Manon Dumais - Voir
(...) on retrouve dans TRUFFE une atmosphère inquiétante, onirique (...) et un rien intemporelle. Bénéficiant (d'une) riche photo noir et blanc (...), TRUFFE évoque tantôt les films psychotroniques des années 1950, tantôt l'expressionisme allemand. À ces qualités esthétiques indéniables s'ajoute le jeu judicieusement décalé des comédiens.