Fr. 2002. Comédie satirique de Otar Iosseliani avec Jacques Bidou, Arrigo Mozzo, Anne Kravz-Tarnavsky. Las de son existence routinière, un ouvrier vivant à la campagne quitte momentanément travail et famille pour une escapade à Venise. Regard amusé sur l'absurdité de la vie moderne. Nombreuses situations cocasses. Réalisation tout en finesse. Jeu pince-sans-rire des interprètes.
Las de son existence routinière, un ouvrier vivant à la campagne quitte momentanément travail et famille pour une escapade à Venise. Regard amusé sur l'absurdité de la vie moderne. Nombreuses situations cocasses. Réalisation tout en finesse. Jeu pince-sans-rire des interprètes.
Qui n'a pas connu le syndrome du lundi matin? Ce spleen du travailleur, Otar Iosseliani l'utilise brillamment comme point de départ d'une réflexion plus générale sur l'absurdité de la vie moderne, gouvernée par le travail et les obligations, familiales ou autres. Ce constat a priori pessimiste est heureusement caviardé par des gags souvent très drôles, portés par une réalisation tout en finesse. Le jeu pince-sans-rire des divers interprètes, dont celui de Iosseliani lui-même dans un rôle hilarant, contribue à maintenir un équilibre entre le ton fantaisiste et la gravité sous-jacente du sujet. Le début du film, qui rappelle singulièrement MON ONCLE de Jacques Tati, circonscrit bien le versant aliénant de l'usine. Malgré cette influence directe, on reconnaît sans peine le style quelque peu marginal du réalisateur d'origine géorgienne. À travers de nombreuses situations cocasses, frisant parfois l'improbable, ce dernier pose un regard amusé sur les habitants d'une petite bourgade rurale, dont il décrit les tribulations par petites touches poétiques. C'est que ce cinéaste de peu de mots aime bien observer les relations humaines, surtout chez les personnages asociaux. À nous donc, de vivre ce LUNDI MATIN comme un hymne au temps, celui qu'on ne prend pas parce qu'il nous presse trop!
Texte : Jean Beaulieu