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Hukkle

Hongr. 2002. Comédie de moeurs de Gyorgy Palfi avec Ferenc Bandi, Jozsefné Racz, Agi Margitai. Dans un village rural en apparence paisible, les hommes meurent un après l'autre de façon mystérieuse. Oeuvre insolite dissimulant sous l'allure d'un tableau pastoral les éléments d'une énigme policière. Regard partagé entre le surréalisme et le documentaire. Traitement visuel et sonore fort inventif. Interprétation d'une adéquate neutralité.

Général
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Hukkle (Hukkle)

Général Général

Hongr. 2002. Comédie de moeurs de Gyorgy Palfi avec Ferenc Bandi, Jozsefné Racz, Agi Margitai.

Dans un village rural en apparence paisible, les hommes meurent un après l'autre de façon mystérieuse. Oeuvre insolite dissimulant sous l'allure d'un tableau pastoral les éléments d'une énigme policière. Regard partagé entre le surréalisme et le documentaire. Traitement visuel et sonore fort inventif. Interprétation d'une adéquate neutralité.

Instantanés bucoliques de la vie rurale d'un village d'Europe de l'Est, plongé dans la torpeur de l'été. Sous le regard d'un vieillard frappé d'un hoquet persistant, les travaux se succèdent et la vie suit ses cycles. Les femmes gardent les troupeaux ou travaillent à l'usine, les vieux jouent à la pétanque, les hommes cultivent les champs ou vont à la pêche. Pourtant, quelque chose semble perturber cette existence sans histoire. Ainsi, les enterrements se succèdent à un rythme plus élevé que celui des naissances, les hommes mourant en grand nombre. Cela a peut-être quelque chose à voir avec des fioles préparées par une petite vieille, que les femmes du village se passent sous le manteau.

L’AVIS DE MEDIAFILM

Sorte de documentaire trompeusement bucolique qui basculerait dans le collage surréaliste, HUKKLE se présente comme un savoureux rébus visuel. On est d'autant plus surpris d'apprendre qu'il s'inspire d'un hallucinant fait divers, celui des «veuves de Nagyrev», village hongrois où, au début du siècle dernier, nombre de femmes empoisonnèrent discrètement leur mari pour réclamer leur héritage. Partant de là, ce film sans dialogue, très soigné sur le plan visuel et sonore, instille sous ses allures contemplatives mystifiantes les éléments d'une intrigue policière. Intrigue qu'il appartient au spectateur de décoder en se prêtant à un jeu d'observation qui consiste à détecter quelles images trahissent l'harmonie apparente de ce tableau paisible (i.e.: «trouvez l'erreur»). Mais à défaut de participer à ce jeu, le spectateur peut aussi bien s'abandonner à la poésie de ce film, où, à l'instar des animations de Jerzy Kucia, l'observation précise de la nature révèle sans cesse le travail de la mort qui la sous-tend. Réalisé dans le cadre d'un travail de fin d'études, HUKKLE impose d'emblée un auteur au regard original et insolite, qui a conçu avec une aisance manifeste, voire un peu d'ostentation, une oeuvre aux pistes de lecture multiples. Recrutés à même les lieux de tournage, les acteurs non professionnels jouent avec une adéquate neutralité.

Texte : Jean-Philippe Gravel

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