G.-B. 1997. Drame de moeurs de Gary Oldman avec Ray Winstone, Kathy Burke, Charlie Creed-Miles. Une femme et sa mère tentent de maintenir l'équilibre familial malgré la misère qui règne dans leur banlieue pauvre de Londres. Peinture de moeurs très crue. Errance émotive des personnages fort bien rendue. Réalisation nerveuse. Interprètes de talent.
Une femme et sa mère tentent de maintenir l'équilibre familial malgré la misère qui règne dans leur banlieue pauvre de Londres. Peinture de moeurs très crue. Errance émotive des personnages fort bien rendue. Réalisation nerveuse. Interprètes de talent.
Gary Oldman a puisé dans ses souvenirs d'enfance afin d'accoucher de son premier long métrage en tant que réalisateur. Il y décrit un univers rude, brut et brutal, dont le quotidien est composé de violence et de drogue. À l'instar de John Cassavetes, Oldman nous projette dans la vie de ces gens "in media res", comme si on y faisait abruptement irruption. Ensuite, un solide scénario nous fait observer la dérive des protagonistes avec une dispersion calculée, s'attardant à leurs parcours émotifs tantôt en parallèle, tantôt en alternance. Cette absence de repère temporel ferme rend le poids du quotidien d'autant plus lourd qu'il semble à la fois insaisissable et interminable. La mise en scène renforce cette impression en traquant les personnages dans des cadrages étouffants, brillamment exécutés au téléobjectif et au zoom. Ce sentiment de claustrophobie ressort également de passages quasi insoutenables et troublants de vérité, qui sont filmés à l'épaule en très gros plan. Les comédiens se font remarquer par leur jeu plein d'authencité et d'abandon.
Texte : Alain Dubeau