Jap. 1997. Drame policier de Takeshi Kitano avec Takeshi Kitano, Kayoko Kishimoto, Ren Osugi. Harcelé par des gangsters, un flic au passé chargé commet un vol pour partir en voyage avec sa femme mourante. Contraste saisissant entre les moments de tendresse et de violence. Style contemplatif et lyrique. Travail sonore et visuel superbe. Interprétation dépouillée.
Harcelé par des gangsters, un flic au passé chargé commet un vol pour partir en voyage avec sa femme mourante. Contraste saisissant entre les moments de tendresse et de violence. Style contemplatif et lyrique. Travail sonore et visuel superbe. Interprétation dépouillée.
Polar élégiaque où des moments de violence foudroyante alternent avec des passages d'une tendresse et d'une mélancolie à fendre le coeur, Feux d'artifice est assurément un film peu banal. Cette oeuvre ruisselante de lyrisme rappelle parfois les polars existentiels et laconiques de Jean-Pierre Melville et les classiques d'Antonioni, mais avec une sensibilité typiquement nippone. Privilégiant l'image aux dépens des mots, le film est un véritable poème visuel sur les thèmes de la culpabilité, de la rédemption et de la mort. Emaillée ici et là de flash-back qui viennent progressivement reconstituer un moment crucial dans la vie du héros, l'intrigue ne répond à aucune des lois habituelles de ce genre de thrillers. La structure narrative est essentiellement guidée par le contraste saisissant entre les moments de tendresse et de violence, contraste qui définit en quelque sorte la nature même du protagoniste. Superbe au niveau visuel et sonore, le film exploite magnifiquement une grande variété de décors naturels et urbains. L'interprétation dépouillée s'accorde parfaitement au ton particulier de l'oeuvre.
Texte : Martin Girard