Fr. 1993. Drame de moeurs de Tran Anh Hung avec Tran Nu Yên-Khê, Lu Man San, Truong Thi Lôc. À Saïgon, une jeune servante à l'emploi de commerçants passe au service d'un musicien dont elle est amoureuse. Observations minutieuses mettant en lumière la poésie cachée des gestes quotidiens. Sensualité merveilleusement suggérée. Interprétation dans le ton voulu.
À Saïgon, une jeune servante à l'emploi de commerçants passe au service d'un musicien dont elle est amoureuse. Observations minutieuses mettant en lumière la poésie cachée des gestes quotidiens. Sensualité merveilleusement suggérée. Interprétation dans le ton voulu.
Première oeuvre impressionnante de Trân Anh Hung, L'ODEUR DE LA PAPAYE VERTE développe une étude de moeurs à partir d'observations minutieuses qui mettent en lumière la poésie cachée dans les gestes quotidiens d'une servante. La caméra et la bande-sonore suggèrent à merveille la sensualité que dégagent le personnage ainsi que les éléments qui l'entourent (la pluie, l'humidité, la musique, le parfum des fleurs ou des aliments, la texture des vêtements). Le tout forme un contrepoint singulier aux portraits convenus du Vietnam secoué par la guerre; un angle politique que le cinéaste n'aborde qu'en filigrane et de façon stylisée, comme pour mieux nous faire ressentir la précarité de l'harmonie qu'il dépeint ailleurs dans son film. L'interprétation s'accorde avec l'ensemble.
Texte : Johanne Larue