Fr. 1989. Drame policier de Patrice Leconte avec Michel Blanc, Sandrine Bonnaire, Luc Thuillier. Un homme réservé et peu affable, sur qui pèsent des soupçons de meurtre, observe secrètement sa voisine d'en face dont il est amoureux. Adaptation habile d'un roman de Georges Simenon. Traitement insolite. Réalisation dépouillée. Bonne création d'atmosphère. Interprétation sobre et convaincante.
Un homme réservé et peu affable, sur qui pèsent des soupçons de meurtre, observe secrètement sa voisine d'en face dont il est amoureux. Adaptation habile d'un roman de Georges Simenon. Traitement insolite. Réalisation dépouillée. Bonne création d'atmosphère. Interprétation sobre et convaincante.
Cette adaptation d'un roman policier de Georges Simenon mélange avec aisance les éléments habituels du genre, une histoire d'amour insolite ainsi qu'une étude de caractère fascinante. Les auteurs développent le récit avec une belle économie narrative, sans chercher à semer inutilement des fausses pistes. La réalisation dépouillée de Patrice Leconte (TANDEM) rehausse leurs efforts en créant une ambiance où le réalisme quotidien, le mystère trouble et le mélodrame se côtoient dans un parfait équilibre. Les deux vedettes offrent des compositions sobres et émouvantes.
Texte : Martin Girard
Georges Lebouc - Grand Angle
Leconte aurait réussi un admirable spot publicitaire. Il a raté son film en exigeant des images constamment léchées. Et pour gâcher un peu plus, il a exigé de ses interprètes une diction neutre, off, très "brechtienne", très distanciée.
Olivier Séguret - Fiches du cinéma
À force de rétention (impliquée par le sujet) et de volonté de style, le film finit par manquer d'émotion. L'interprétation figée et monocorde, irréprochable, de M. Blanc empêche de saisir le subtil bouleversement de Hire, plus dit que montré.
Jami Bernard - New York Post
Hitchcockian twists and a viscerally stunning ending give MONSIEUR HIRE a lovely, creepy poetry. Bonnaire is livelier than we've seen her in such films as VAGABOND; Blanc's pallor stands in stark relief to the depth of longing he gives his monsieur.
Pierre d'André - ROC
Une histoire originale, très bien menée, avec une bonne atmosphère et des suspenses savagement ménagés. Malheureusement l'action se traîne sur un rythme souvent trop lent et s'autorise quelques digressions, d'où une impression de longeurs.
Richard Gay - Actualité
La dimension sombre du scénario est aussi soulignée par la superbe photographie en cinémascope qui accentue constamment la couleur noire et par la musique. (...) MONSIEUR HIRE est un film profondément émouvant qui nous offre le meilleur rôle de Michel Blanc et la réalisation la plus accomplie de Patrice Leconte.
François Jonquet - Le Quotidien de Paris
Esthétique, sophistiquée, stylisation volontaire d'une histoire tendue sur le fil, couleurs éteintes, on est à des dizaines de palmes de distance des BRONZÉS, à des milliers de kilomètres de pellicule des difficilement pardonnables SPÉCIALISTES.
- Extrait
(...) Le garçon lui apportait son café-crème et M. Hire lui sourit, but la moitié du liquide avant de laisser son regard revenir au journal. Alors, il se leva, se rendit au lavabo rien que pour pouvoir, en passant, retourner la feuille par mégarde. Il en profita pour recoller son taffetas et redresser ses petites moustaches.
- Extrait
(...) Assis devant cette table, M. Hire mangeait du pain beurré, buvait du café, posément, en regardant devant lui. Quand il eut fini, il resta encore un moment immobile, comme incrusté dans le temps, dans l'espace. Des bruits naissaient, faibles et anonymes d'abord, des craquements, des pas, des heurts et c'était bientôt le monde entier, autour de la chambre, qui se résolvait en sons furtifs.
- Extrait
(...) M. Hire était assis à la place qu'il occupait tous les jours, celle du fond de la voiture, et, sa serviette à plat sur les genoux, il lisait le journal. Comme tous les jours aussi, il avait préparé son billet qu'il tenait à la main et qu'il tendit au receveur sans même lever les yeux.