Trois jeunes gens font connaissance dans la villa d'un ami près de Saint-Tropez. Portrait d'une jeunesse désenchantée. Style élégant, nettement littéraire. Rythme lent. Ton artificiel.
Éric Rohmer (MA NUIT CHEZ MAUD) présente son film comme un conte moral dans lequel il veut étudier le comportement d'une certaine jeunesse contemporaine. Il le fait dans un style distant, élégant et nettement littéraire. La couleur est utilisée avec goût pour composer des images parfaitement cadrées. Le montage rigoureux et le rythme lent contribuent à l'atmosphère de ce film où le dandysme est disséqué avec précision. Le dialogue et le jeu des interprètes font très artificiel dans l'ensemble.
Texte : Robert-Claude Bérubé
Auteur inconnu - Le Devoir
Faute de mouvement, LA COLLECTIONNEUSE tombe à côté pour peu que le cinéma soit concerné par la reproduction du mouvement. (...) Pas de mouvement, pas de cinéma: des films. Des films comme celui-ci, des discours ennuyeux, qui tournent à vide. Suffit!
(Texte paru en 1968)
Cécile Mury - Télérama
Éric Rohmer s'amuse à démonter et à recomposer les éléments du récit amoureux. (...) À la manière des héros romanesques du XVIIIe siècle, ces vacanciers bavards et oisifs n'existent qu'en tant que supports d'un discours brillant et désincarné sur la séduction.
(Texte paru en 2015)
René Homier-Roy - Le Petit Journal
Encore un titre trompeur. LA COLLECTIONNEUSE, (...) c'est pas un film cochon. C'en est même assez éloigné. C'est plutôt drôle, très décontracté, et superbement mené par Éric Rohmer. (...) Et on y voit pour la première fois une comédienne sensationnelle, petite chatte ronde et rusée, Haydée Politoff.
(Texte paru en 1968)
Philip T. Hartung - Commonweal
The main trouble with LA COLLECTIONNEUSE (...) is that its characters aren't very interesting. Haydée is attractive to look at, Daniel is clever and amusing, but Adrien (...) is a rather dull, self-centered prig.
(Texte paru en 1971)
Pierre Marcabru - Arts
(...) le matériau humain est de mauvaise qualité. Je ne dis pas que [Adrien et Daniel] soient antipathiques. Je dis qu'ils sont opaques. Qu'ils apparaissent devant la caméra comme des surfaces nues et mates, où rien n'accroche, (...) qu'ils sont absence. (...) Le film meurt d'être nourri de ce rien.
(Texte paru en 1967)
Vincent Canby - The New York Times
There is a certain chilliness and lack of spontaneity to all of the performances, specially Bauchau. (...) Daniel is enigmatic, and Haydée is sweet, and great to look at, but, after a while, sadly commonplace.
(Texte paru en 1971)
Emmanuel Cocke - Sept-Jours
"La collectionneuse" en question (...) n'est autre qu'Haydée Politoff, qui, à la suite d'une cure d'amaigrissement des lèvres, sera une jeune beauté assez demandée. (...) Cette exécrable ingénue, fausse barbare, troubleuse de paix, effeuilleuse, est malgré tout attirante.
(Texte paru en 1968)
Auteur inconnu - La Libre Belgique
(...) ce film est une oeuvre qui, par son originalité foncière, se situe en dehors des catégories généralement admises de narration cinématographique. Qu'il ne peut pas être regardé comme la plupart des autres films, parce qu'il a été créé d'une toute autre façon.
(Texte paru en 1968)
Auteur inconnu - Signes du Temps
L'art de Rohmer est à l'opposé de Jacques Demy. Ici, pas besoin de repeindre les façades (...) pour qu'elles deviennent belles. La beauté est en elles, la beauté les habite. (...) LA COLLECTIONNEUSE est (...) une oeuvre fascinante à voir, une peinture bouleversante de vérité.
(Texte paru en 1967)