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2023-10-12 Martin Bilodeau

Rencontre avec Chloé Robichaud

Tourné sous l’œil attentif de Yannick Nézet-Séguin et du producteur de C.R.A.Z.Y. Pierre Even, Les jours heureux rejoint les écrans du Québec ce vendredi 20 octobre.

Dans Les jours heureux, son troisième long métrage (après Sarah préfère la course et Pays), Chloé Robichaud raconte l’histoire d’une jeune chef d’orchestre (Sophie Desmarais) qui, parallèlement à son ascension, tente de se libérer de l’emprise de son père et agent (Sylvain Marcel). Rencontre avec celle qui a orchestré ce puissant duel.

 

Que cherchais-tu à évoquer avec ce titre [Les jours heureux] un peu abstrait?

Je trouve que les titres ont souvent quelque chose de facile. Ils sont sans équivoque par rapport à ce qui est montré. Je voulais pour ma part un titre qui évoque ce à quoi le personnage aspire. Emma cherche à rompre avec des liens familiaux toxiques, son parcours est un parcours de libération et pour moi, l’idée de la libération s’incarne dans ces trois mots : Les jours heureux.

 

Malgré leur opposition, je décèle des similitudes entre Emma et Patrick, son père.

La façon dont on a été élevé, les schémas relationnels qu’on a connus, ce sont des choses qu’on est tous amenés à répliquer. Emma, cependant, est dans une dynamique de changement, d’introspection. Ce que Patrick est incapable de faire. On a beau venir de quelque part, on peut s’en libérer et c’est ce chemin que je raconte.

 

Est-ce pour toi un paradoxe qu’Emma soit rongée par le doute alors qu’elle pratique un art extrême qui exige une pleine confiance?

La création, c’est le doute. Un créateur qui ne doute pas, je ne pense pas qu’il fait un art intéressant. La plupart des créateurs que je connais sont anxieux, se remettent en question. C’est leur capacité d’introspection, de plonger en eux-mêmes, qui fait qu’ils sont capables de grandeur.

 

Filmer un orchestre en action, une chef qui dirige… Comment t’y es-tu préparée?

J'avais des idées très précises mais je ne suis pas allée jusqu’à storyboarder toutes les scènes d’orchestre. Je voulais laisser une place au ressenti, à l’intuition. J’ai demandé à mon directeur-photo [Ariel Methot-Bellemare] de vivre la musique avec Emma. Je ne voulais pas le contraindre. Je lui ai dit : je veux que tu danses avec elle. Je l’ai d’ailleurs surnommé l’homme qui danse.

 

Dresses-tu un parallèle entre la position de cinéaste et celle de chef d’orchestre?

Oui: les enjeux du métier, la pression qui vient avec la charge, etc. Comme celle de chef d’orchestre, la position de cinéaste est hautement créative. Mais la plus grande simulitude entre les deux, c’est qu’on n’est pas seuls. On travaille avec une équipe, pour un public. Pas juste pour soi. Aussi, il y a peu de femmes chefs d’orchestre. Environ 4%, paraît-il. Ça me rappelle ce que j’entendais au début de ma carrière, à l’effet qu’il y avait peu de cinéastes femmes. Ça a changé depuis, heureusement, mais je trouvais cet autre parallèle intéressant.

 

Au-delà de ces parallèles, y a-t-il une part autobiographique dans ton film?

Je suis présente un peu dans tous mes films, dans beaucoup de mes personnages. Chacun a son processus, mais moi, je dois pouvoir connecter intimement avec eux. Qu’est-ce qui est à moi? Qu’est-ce qui n’est pas à moi? Au final, c’est sans importance. D’autant plus qu’une fois terminé, le film ne m’appartient plus.

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