Passages, en salle cette semaine, est assorti d’une réputation sulfureuse injuste, mais susceptible d’être bénéfique à son auteur Ira Sachs.
Évidemment, il serait bien injuste de réduire Passages, le nouveau film de l’Américain Ira Sachs (Keep the Lights On, Frankie), à une sorte de "succès de scandale" liée à son attribution de l'infamante cote NC-17 par la Motion Pictures Association of America.
D’une part, parce que le film (classé 13+ au Québec) possède des qualités de cinéma indéniables, dont la fiche de Mediafilm ci-après dresse un bilan.
D’autre part parce que Passages s’inscrit en toute cohérence dans le parcours d’un créateur indépendant, né à Memphis et vivant à New York, qui depuis Married Life en 2007, a fait du couple, gay ou hétéro, son terrain de jeu de prédilection.
Enfin, parce que le passage sujet à caution (une scène érotique modérément explicite impliquant les deux protagonistes masculins) est parfaitement justifié dans le récit. De fait, ce 7e long métrage du réalisateur de 57 ans porte justement sur la gratification charnelle immédiate et impulsive, sorte de "paramètre d’usine" du héros magnétique défendu à la perfection par l’Allemand Franz Rogowski.
Il reste qu’en raison de son interdiction ultra-médiatisée aux adultes américains (le distributeur américain Mubi s’est finalement rabattu sur le réseau des salles d’art et essai, qui n’en tient pas compte), jamais film d’Ira Sachs n’a atteint pareille notoriété. Certes, on aurait souhaité que ce soit pour une meilleure raison. Mais si cela peut inspirer aux cinéphiles l’envie de découvrir sa filmographie méconnue, qui trouvera à s’en plaindre?
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