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Dans Oh Canada, Paul Schrader (Cat People, Mishima, First Reformed) raconte les derniers instants de vie d’un cinéaste américain établi à Montréal qui, voulant confesser à son épouse des secrets de son passé, se raconte dans un documentaire tourné par deux de ses anciens étudiants.
Durant la conférence de presse samedi matin à Cannes, Schrader, Gere et Thurman ont parlé de la mort, de la vie, du cinéma, du Hollywood d’autrefois (bien vivant) et de celui d’aujourd’hui (!).
On en retient 7 déclarations marquantes…
Paul Schrader. [Avec Russell Banks] nous sommes restés bons amis depuis Affliction. Je passais souvent les voir l’été, lui et Chase [son épouse], dans leur demeure des Adirondacks. Il y a deux étés, il m’a demandé de ne pas venir. Il avait un cancer et suivait des traitements de chimio. Je savais qu’il avait écrit un livre quelques années plus tôt à propos de la mort et de la déprédation du corps. Il l’appelait son Ivan Illich. Je l’ai lu, et j’ai eu envie d’en faire un film, pour lui, autant que pour moi. Et c’est devenu mon propre Ivan Illich. [...] À l’origine Russell voulait intituler son livre Oh Canada, mais un autre livre intitulé Canada sortait le même mois. Russell a donc changé son titre. Mais quand il a appris que je voulais l’adapter, il m’a demandé de donner au film le titre qu’il avait initialement souhaité donner à son livre.
Uma Thurman. [à propos de Paul Schrader] Sur le plateau tout le monde l’écoute parce que son érudition filmique et son leadership sont palpables. Ça inspire à tous ceux qui travaillent avec lui l’envie de donner le meilleur d’eux-mêmes.
Richard Gere. Mon père est décédé quelques mois avant que Paul me propose ce rôle. Il allait avoir 101 ans. Il vivait avec nous, mes enfants et mon épouse. Il était en fauteuil roulant, son esprit vagabondait entre différents niveaux de conscience, et je pense que c’est ce qui m’a fait connecter avec ce scénario. Et c’est ce que j’ai voulu saisir en faisant ce film.
Paul Schrader. À la fin des années 60, il y a eu une période de grâce, pendant laquelle les studios en quasi banqueroute, inspirés par le succès de Easy Rider, ont eu envie de savoir ce que nous pensions. On pouvait à cette époque entrer dans un studio et leur dire: je sais comment faire un film qui rapporte, et ils étaient tout ouïe. C’était une époque où on faisait des pitch et des deals à répétition. On avait toute leur attention. On ne savait pas où ça allait nous mener, mais on était la première génération issue des écoles de cinéma et on savait qu’on faisait bouger les choses.
Uma Thurman. [Le film brosse] le portrait d’un mariage inhabituel. Pas du tout le genre qu’on voit tous les jours au cinéma: ce sont ici deux personnes liées par un lien émotionnel et intellectuel très fort. Le film brosse aussi le portrait d’un moment, celui où un partenaire voit l’autre se dégrader, disparaître sous ses yeux. C’est un moment très souffrant à imaginer.
Richard Gere. C’est une expérience très bizarre de voir sa vie défiler à l’écran. Je vois les personnages, mais je vois aussi l’homme que j’étais à l’époque où je jouais ces personnages. Le métier d’acteur de cinéma est très étrange parce que tout ce que tu fais reste. Ça n’est pas éphémère comme le théâtre. Au cinéma, le document dure et le document est puissant. Mais aussi, il est mystérieux et étrange.
Paul Schrader. Nous vivons à l’ère du changement permanent. Autrefois, on savait ce qu’est un film, quelle est sa durée, où il sera vu, comment il sera financé et comment il sera rentabilisé. On ne sait plus rien de cela aujourd’hui, ça nous échappe complètement. Je ne peux pas dire quelle forme le cinéma prendra dans l’avenir. Au présent, c’est le format de la série, par épisodes. Mais est ce que ça va tenir? Et est-ce que les cinémas vont continuer de diffuser des films sous contrat avec les studios? Ou vont-ils devenir des établissements comme les théâtres de Broadway ou les clubs de jazz d’autrefois?
Lien vers la conférence de presse dans son intégralité.
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