Au Canada, la J.I.C.F. (la Jeunesse indépendante catholique féminine) ouvre la voie à l’analyse des films, mais c’est le Centre diocésain du cinéma, de la radio et de la télévision de Montréal qui commence à répertorier systématiquement les films sortis en salle au Québec. Ses analyses paraissaient alors dans le bulletin hebdomadaire de la Fédération des centres diocésains du cinéma, Les Films de la semaine, [...]
Au Canada, la J.I.C.F. (la Jeunesse indépendante catholique féminine) ouvre la voie à l’analyse des films, mais c’est le Centre diocésain du cinéma, de la radio et de la télévision de Montréal qui commence à répertorier systématiquement les films sortis en salle au Québec. Ses analyses paraissaient alors dans le bulletin hebdomadaire de la Fédération des centres diocésains du cinéma, Les Films de la semaine, rédigées par le Père Jules Godin, l'abbé Lucien Labelle, Gisèle Montbriand et Madeleine Joubert - dont la plume pointue et synthétique pose déjà clairement les jalons du style repris par ses successeurs. L’institution compile ainsi les titres de milliers de films présentés à Montréal de 1948 à 1955, et les rassemble dans un ouvrage (Index de 6,000 titres de films), qui remporte un vif succès. Ces films sont classés selon une échelle de cotes morales (“Tous”, “Adultes et adolescents”, “Adultes avec réserves”, “À déconseiller”, “À proscrire”) dont les définitions font sourire aujourd’hui. Ainsi, la catégorie “Adultes avec réserves”, qui ciblait des films comme Les Visiteurs du soir de Marcel Carné ou From Here to Eternity de Fred Zinnemann, désignait des oeuvres qui ne convenaient qu’aux «adultes dont la formation intellectuelle, religieuse et morale dépasse sensiblement la moyenne». Il restait beaucoup de chemin à faire, mais c’était quand même un début.