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2022-09-13 Éric Fourlanty

Jean-Luc Godard (1930-2022)

Jean-Luc Godard aura été l’un des cinéastes les plus marquants du 20e siècle. Survol d’un parcours exceptionnel qui l’a, à deux reprises, amené au Québec.

Né à Paris en 1930, Jean-Luc Godard passe son enfance et sa jeunesse en Suisse. D’abord passionné par la peinture et la littérature, il s’intéresse au cinéma par le biais de la critique, participant à plusieurs revues, principalement Arts et Les cahiers du cinéma.

Après avoir réalisé quelques courts métrages à la fin des années 50, il signe, en 1960, À bout de souffle, véritable bombe cinématographique, emblématique de la Nouvelle vague, immense succès public et critique, qui a probablement suscité autant de vocations de cinéastes que Citizen Kane

En quelques années, Godard aligne plusieurs chefs-d’œuvre (Une femme est une femme, Alphaville, Le Mépris, Pierrot le fou). Mai 68 marque une radicalisation pour le réalisateur qui fait de sa caméra, encore plus qu’auparavant, un outil politique, et troque même, pour quelques temps, le cinéma pour la vidéo.

Dans les années 80 et au début des années 90, il renoue avec le cinéma et le succès public, alors que plusieurs vedettes populaires – Delon, Depardieu, Binoche, Huppert, Hallyday, Baye, Dutronc, Villeret – tiennent l’affiche de ses films. Par la suite, Godard tournera une vingtaine de films de plus en plus hors-normes, souvent inédits en salle mais présentés dans des festivals, où il reçoit encore quelques honneurs comme, par exemple, en 2014, le Prix du jury au Festival de Cannes pour Adieu au langage, remis ex-aequo avec Mommy, de Xavier Dolan.

Jean-Luc Godard n’est venu que deux fois au Québec. Son regard révolutionnaire sur le cinéma, ses points de vue tranchés et son sens de la formule lapidaire ont marqué son époque et l’imaginaire de plusieurs générations de cinéastes, entre autres québécois.

En 1968, il vient à Montréal participer aux « 10 jours du cinéma politique », qui se tiennent au Cinéma Verdi, puis il part à Rouyn-Noranda où une chaîne de télévision locale lui donne carte blanche. Le cinéaste restera finalement peu de temps à Rouyn mais son passage inspirera, bien plus tard, deux films québécois : Chasse au Godard d’Abbittibbi d’Éric Morin, en 2013, et le court-métrage Mai en décembre (Godard en Abitibi) de Julie Perron, en 2000.

En 1978, Godard passe plusieurs mois à Montréal alors qu’à l’invitation de Serge Losique, il donne une série de cours magistraux à l’université Concordia où il met en parallèle un de ses films et des classiques du cinéma. La transcription de ces cours a donné un livre fascinant, Introduction à une véritable histoire du cinéma.

Sa dernière « apparition » au cinéma remonte à 2017 alors que, dans la séquence finale de Visages Villages, Agnès Varda s’en va chez Godard, qui lui a donné rendez-vous. Elle se cogne le nez à une porte close, le vieil homme ayant probablement décidé qu’il avait autre chose à faire que de se montrer à l’écran.

Un hors-champ aujourd’hui définitif.

Photo : The Image Gate / IMDb

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