É.-U. 2024. Documentaire de Josh Greenbaum . Afin d'aider son amie transgenre à tester sa résistance au regard des autres, le comédien Will Ferrell l'invite à traverser avec lui les États-Unis d'Est en Ouest. Odyssée bienveillante. Développements faussement spontanés. Dispositif minimaliste employé avec intelligence. (sortie en salle: 20 septembre 2024)
Afin d'aider son amie transgenre à tester sa résistance au regard des autres, le comédien Will Ferrell l'invite à traverser avec lui les États-Unis d'Est en Ouest. Odyssée bienveillante. Développements faussement spontanés. Dispositif minimaliste employé avec intelligence. (sortie en salle: 20 septembre 2024)
Rien n'est plus mis en scène que le documentaire, disait Gilles Carle. Cette vérité s'exhibe plus que d'ordinaire dans cette odyssée de deux amis à travers l'Amérique profonde, sous l'oeil d'un dispositif filmique complètement ignoré des protagonistes. Et pourtant présent. Ainsi, lorsque Harper fait le pari d'entrer dans un bar de l'Arizona pour mesurer les réactions qu'elle suscite, une caméra indiscrète l'accompagne et, par la force des choses, fausse le jeu. Il revient au spectateur de faire semblant d'y croire. Abstraction faite de cette spontanéité trompeuse, WILL & HARPER déroule un paysage de bienveillance plutôt captivant et réserve quelques moments forts bien amenés (et mis en scène). Le dispositif minimaliste (encore lui) est par ailleurs impeccablement employé dans les scènes de route: la caméra posée sur le capot du véhicule (les sujets filmés de face), le son capté à l'intérieur de l'habitacle, fortifient une impression d'immédiateté, de franchise, qui rangent ce produit Netflix dans la catégorie des curiosités méritant le détour.
Texte : Martin Bilodeau